Quelles énergies pour demain ?

Faute de politiques de substitution, la demande mondiale augmentera de 60 % d’ici à 2030.

Publié le 4 novembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Selon un rapport publié le 26 octobre par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui regroupe les pays industrialisés consommateurs de pétrole, l’évolution probable du système énergétique mondial est « préoccupante ».
Faute de politiques de substitution, la demande mondiale d’énergie augmentera de 60 % d’ici à 2030, tout comme les émissions de dioxyde de carbone. La production d’électricité doublera d’ici à 2030. Le taux d’électrification global progressera, mais cela ne se traduira pas pour autant par une baisse significative du nombre d’individus privés d’accès à l’électricité. Ils sont 1,6 milliard aujourd’hui, ils seront encore 1,4 milliard en 2030.
Les deux tiers de la hausse de la demande et 70 % des émissions de CO2 seront imputables aux pays en développement (PED), qui représenteront la moitié de la consommation mondiale d’énergie en 2030, en raison de leur forte croissance économique et démographique.
Des investissements colossaux seront nécessaires pour faire face à l’explosion des besoins : 16 000 milliards de dollars au total, soit 568 milliards de dollars par an. La moitié de cette somme devrait aller aux PED (dont 15 % pour la seule Chine), à condition qu’ils parviennent à mobiliser les financements nécessaires. Là réside, selon l’AIE, le principal défi des trois prochaines décennies.
L’Agence s’inquiète aussi des risques sur la sécurité énergétique qui « vont s’aggraver à court terme ». Si les ressources dont dispose la planète sont « plus que suffisantes pour répondre à la hausse de la demande d’ici à 2030 », le coût de leur mise à disposition est aléatoire, notamment à cause des risques accrus de perturbation d’approvisionnement liés au développement des échanges (deux fois plus de pétrole sera échangé en 2030). L’essentiel de l’approvisionnement en brut se concentrera sur un petit nombre de producteurs, principalement les pays du Moyen-Orient membres de l’Opep et la Russie. Celle-ci continuera de jouer un rôle central dans l’approvisionnement avec « des conséquences considérables pour la sécurité énergétique mondiale » : ses perspectives de production sont très incertaines et demanderont des investissements massifs.
Mais ces tendances ne sont pas immuables, précise l’AIE. Elles pourraient être altérées par la mise en oeuvre de politiques publiques visant à promouvoir l’efficacité énergétique, l’innovation et la protection de l’environnement. Seules des « percées technologiques » permettront de parvenir à un système énergétique durable, selon Claude Mandil, directeur de l’AIE. Qui insiste sur l’urgente nécessité de renforcer la recherche dans le domaine des énergies renouvelables et de développer les techniques de capture et de stockage du carbone. Avec de tels changements, la hausse de la demande mondiale pourrait être minimisée de 10 % par rapport au scénario précédent, et les émissions de dioxyde de carbone réduites de 16 %. Mais cela aurait évidemment un coût. Dans l’Union européenne, par exemple, cela se traduirait par une hausse de 12 % du prix de l’électricité.

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