Pékin met le turbo

La Chine devient le quatrième producteur mondial. Devant la France.

Publié le 4 novembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Les 140 000 curieux qui se sont arraché, les 24, 25 et 26 septembre dernier, les billets de 37 à 370 euros l’un, soit, pour les VIP, près de la moitié du revenu annuel moyen par habitant ! leur permettant d’assister au premier Grand Prix automobile de formule 1 dans la banlieue de Shanghai, constituaient l’avant-garde d’une armée bien plus considérable encore.
Si la « capitale économique et culturelle de la Chine » a choisi de payer 40 millions de dollars par an pour acheter au FOM (Formula One Management) le droit d’organiser cette compétition et dépensé 500 millions de dollars pour faire construire par l’architecte allemand Hermann Tilke le circuit le plus cher du monde, ce n’est pas, en effet, pour la seule satisfaction des amateurs locaux de bolides. Pas même pour assouvir la passion des centaines de millions d’admirateurs de Schumacher ou de Barrichello qui suivent chaque année les compétitions automobiles internationales sur leur petit écran. C’est avant tout parce qu’en Chine les courses automobiles soutiennent un marché qui se développe à une vitesse fulgurante. Près de 35 % d’augmentation en 2003, pour un total de 4,39 millions de voitures vendues, dont 120 000 à l’exportation.
Du coup, l’empire du Milieu se classe au quatrième rang mondial pour la vente de véhicules, après les États-Unis, le Japon et l’Allemagne. Si l’on rapproche la progression prévisible du pouvoir d’achat de la nouvelle classe moyenne chinoise et le taux actuel – encore très faible – de possession de voiture par habitant dans cet immense pays, on met évidemment le doigt sur un marché potentiel énorme, sans doute le plus important du monde de demain.
Cela, il n’est pas nécessaire d’être diplômé de Tongji, la célèbre université de Shanghai, pour le comprendre. Moins attendues, en revanche, sont les conséquences, pour l’Afrique, de ce made in China automobile. Les industriels chinois, contraints de prendre en compte les bas revenus de leurs concitoyens, réussissent en effet à fabriquer des voitures robustes dont le prix moyen avoisine celui de la Logan (Renault) franco-roumaine : 5 500 dollars. Du coup, l’Afrique devient le continent tout désigné pour les exportateurs.
C’est ainsi que quatre grands constructeurs chinois viennent de s’associer avec une société ghanéenne (la Sneda) pour investir dans une usine d’assemblage automobile à Accra. Les Chinois espèrent qu’au-delà des consommateurs ghanéens ils parviendront à séduire les 250 millions d’habitants de l’Afrique de l’Ouest qui n’ont pas les moyens d’acheter des voitures européennes, américaines ou japonaises. Depuis trois ans, mille voitures chinoises roulent déjà sur les routes et les pistes du Ghana. Là aussi, ce n’est qu’un début.

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