« John Kerry for president ! »

Publié le 3 novembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Après le New York Times, le 17 octobre, ce sont le Washington Post, dans son édition du 24, et le Financial Times, dans celle du 25, qui ont décidé de « voter » pour le challengeur du président George W. Bush. Estimant non seulement que le bilan de ce dernier est catastrophique, ils s’accordent – avec quelques nuances – pour reconnaître au candidat Kerry des qualités certaines. Traditionnellement plus démocrate que ses concurrents, le NYT compare son poulain – un homme au « sens moral profond », « capable de réévaluer une décision quand les conditions changent » et qui a « consacré toute sa vie au service de la nation » – aux méthodes d’un Bush qui, depuis quatre ans, n’a cessé de prendre les mauvaises décisions : « obsession nixonienne pour le secret, mépris pour les libertés civiques et gestion inadaptée ». Le Washington Post, qui avait appelé à voter pour Al Gore en 2000, est moins sévère avec l’actuel locataire de la Maison Blanche. « Il a accompli plus que ce que ses détracteurs veulent bien reconnaître. Nous ne lui reprochons pas d’avoir cru que Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive. » Ce que le quotidien ne supporte pas, c’est l’« outrecuidance » du président qui l’a amené à commettre de nombreuses erreurs sans l’admettre. Pour le WP, Bush « ne mérite pas un second mandat », car il a altéré « pour des années, voire des décennies, l’image et l’influence des États-Unis à l’étranger ». Et si le vote pour Kerry n’est pas « sans risque », le démocrate est plus apte à réaliser les objectifs dont l’Amérique a besoin. Quant au Financial Times, ses éditorialistes estiment dans une métaphore financière que la « bulle Bush a éclaté ». Le président est loin d’être un « conciliateur » et de « poursuivre des objectifs humbles à l’extérieur », comme il l’avait promis en 2000. Estimant qu’il doit être jugé sur sa politique étrangère, le journal britannique ne peut que constater qu’il a divisé le monde entre « eux » et « nous ». Le FTi estime cependant que le ralliement derrière le candidat Kerry équivaut surtout à un vote de protestation contre Bush, même s’il considère que le démocrate est plus à même, sur le papier en tout cas, de restaurer la crédibilité des États-Unis à l’étranger.
Si ces quotidiens ont l’habitude de se prononcer avant chaque élection, pour l’hebdomadaire The New Yorker, en revanche, c’est une première. Jamais, en plus de quatre-vingts ans, le célèbre magazine n’avait appelé à voter pour un candidat. La tradition de neutralité est rompue. Une semaine avant l’échéance, l’édito estime que cette élection est cruciale pour l’avenir du pays et qu’il faut s’engager. En faveur de Kerry, évidemment !

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