Il pleut des vaches

Publié le 4 novembre 2004 Lecture : 1 minute.

Évidemment, ce que je vais vous raconter n’a pas tout à fait l’importance des élections américaines ou de la santé d’Arafat. Mais l’anecdote n’en est pas moins curieuse.
Voilà, en deux mots, de quoi il s’agit : au large de Sakhaline, un chalutier japonais a été coulé par un missile déguisé en vache hollandaise.
Je vous entends mugir :
– Quoi ? Comment ?

Reprenons. Un avion-cargo, transportant une centaine de ruminants, est pris dans des turbulences à 30 000 pieds au-dessus du niveau de la mer. Panique parmi les (d’ordinaire) placides bestiaux. Ça galope dans tous les sens dans la cale. Corrida dans le corridor ! L’avion tangue dangereusement. Le pilote, craignant le pire, se résout à ouvrir en plein vol la porte de la soute. Les bêtes se dispersent au vent mauvais et l’une d’elles s’abat sur la felouque nippone, qu’elle envoie par le fond.

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Tel quel, l’incident ne mérite guère, dans la presse, qu’un entrefilet (de buf).
Mais supposons maintenant qu’au lieu de vaches hollandaises, l’aéronef eût transporté des dromadaires iraniens. Supposons également que le chalutier japonais eût été une frégate de la marine US. Ne croyez-vous pas que la Maison-Blanche eût considéré la pluie de camélidés comme un casus belli ? Qu’est-ce qui aurait empêché le Pentagone de bombarder Téhéran en guise de représailles ? Et Bush n’aurait-il pas saisi l’occasion pour déclarer le chameau, bestiole arabe par excellence, « arme de destruction passive » ? Tout cela est malheureusement plausible.
Bah. Restons optimistes et tenons-nous-en à cette joyeuse conclusion : quand les chameaux voleront, Bush sera chef d’escadrille…

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