1er novembre 1954 La nuit du destin
Ceux qui ont déclenché l’insurrection, il y a cinquante ans, voyaient grand. Mais leurs moyens étaient dérisoires et de nombreuses opérations ont fait long feu.
Publié le 3 novembre 2004 Lecture : 1 minute.
L’Algérie a fêté – et continuera de fêter jusqu’à la fin de l’année – le cinquantième anniversaire du début de la guerre de libération. Avec une solennité qui paraît même dépasser celle de la célébration, en 2002, des quarante ans de l’indépendance – autrement dit de la victoire. En France, cet anniversaire a suscité, au moins dans les grands médias, la publication d’innombrables dossiers, commentaires et témoignages, ainsi que la sortie ou la reprise d’importants documents audiovisuels – à commencer par le premier passage à la télévision du célèbre film La Bataille d’Alger, si longtemps censuré.
Des deux côtés de la Méditerranée, mais surtout en Algérie, on a donc l’impression que la date du 1er novembre est celle qui symbolise le mieux non seulement le déclenchement de l’insurrection par quelques centaines de combattants indépendantistes aussi courageux que déterminés, mais l’ensemble de la guerre de libération. C’est un peu paradoxal dans la mesure où l’usage est plutôt de célébrer la fin des luttes ou les victoires – Dien Bien Phu, par exemple, pour les Vietnamiens – que les commencements. D’autant que, comme le montre notre dossier, le déclenchement de l’insurrection ne fut pas un exceptionnel succès militaire.
L’élévation du 1er novembre au rang de date historique numéro un s’explique cependant assez bien. Car ce jour crucial de l’histoire de l’Algérie vit aussi, en même temps que la naissance du FLN, l’apparition des « structures » de l’Algérie contemporaine. La source essentielle de la légitimité du pouvoir se trouve là, dans cet événement « pur » que fut le 1er novembre, par opposition notamment à cette période délicate de l’été 1962, qui vit s’affronter les dirigeants encore en vie de la guerre d’indépendance.
