Algérie-France : quand Macron bousculait les codes et… Bouteflika
« L’Afrique selon Macron » (1/7). Le 6 décembre 2017, le président français effectue une visite éclair à Alger. Soucieux de se démarquer de ses prédécesseurs, il affiche un style cash, sans craindre de briser les tabous ni de froisser ses interlocuteurs.
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Il était déjà venu à Alger en février 2017 comme ministre de l’Économie. En ce mois de décembre 2017, il y retourne comme président de la République – une visite de moins de 24 h qui ne se passera pas comme toutes celles effectuées par Chirac, Hollande et Sarkozy. C’est qu’Emmanuel Macron ne veut pas faire les choses de la même manière que ceux qui l’ont précédé au palais de l’Élysée. Il veut aller dans la rue, à la rencontre des Algériens, converser avec des acteurs de la société civile, rencontrer en tête-à-tête Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée et vice-ministre de la Défense, et surtout parler cash avec les dirigeants.
En préparant cette visite avec le cabinet d’Emmanuel Macron, l’ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, prévient les responsables algériens : « Attention, vous allez être secoués comme nous l’avons été en France avec son élection. Il a une réelle envie de bâtir un nouveau projet avec vous. Mais s’il n’y a pas de mouvement et de répondant de votre côté, [il] ira voir ailleurs. Il ne peut pas attendre la fin de son quinquennat pour que les choses bougent. » Ce diplomate, qui finira par quitter Alger en juillet 2020 après y avoir exercé entre 2008 et 2012, ne croyait pas si bien dire.
Comment évoquer des questions hautement sensibles avec un président lourdement handicapé par les séquelles d’un AVC ?
Bouteflika susceptible et jaloux
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