Togo : tout est effacé

Publié le 28 juillet 2003 Lecture : 1 minute.

Le coup d’État du 13 janvier 1963, qui coûta la vie au président Sylvanus Olympio et à la
suite duquel M. Nicolas Grunitzky prit le pouvoir avait mis le Togo au ban des nations africaines et étrangères. Moins de six mois après, le Togo a repris la place qui lui revient dans le concert international. Les accords franco-togolais qui ont été signés à Paris attestent, avec autant de force que les reconnaissances successives du nouveau régime, le renversement de la situation. Un tel résultat n’a pas été obtenu sans difficultés. Plutôt que de prendre le pouvoir, la petite armée togolaise, qui avait fomenté le coup d’État, préféra le confier à Grunitzky et Meatchi, exilés à l’étranger, et dont les vues politiques opposées à celles du précédent régime étaient plus proches des siennes. De là à soupçonner Grunitzky, beau-frère d’Olympio, et son équipe d’avoir ourdi le complot, il n’y avait qu’un pas.
Grunitzky et ses collaborateurs eurent beau protester de leur innocence, les amis qu’ils pouvaient compter en Afrique et à l’étranger affirmer que la non-reconnaissance du nouveau régime lésait le Togo dans son ensemble et nuisait à la cause de l’unité africaine, rien n’y fit. Les représentants du Togo ne purent participer à la conférence d’Addis-Abeba où l’assassinat politique fut au contraire explicitement condamné.
Patiemment, Grunitzky et son ministre des Affaires étrangères, Apedo Amah, laissèrent
passer l’orage. Ils manuvrèrent si habilement que la situation s’est entièrement redressée. Non seulement le gouvernement togolais a pu ratifier la Charte d’Addis-Abeba et demander son adhésion à l’Union africaine et malgache, mais encore a-t-il pu reprendre les négociations franco-togolaises qui étaient sur le point d’aboutir au moment de l’assassinat du président Olympio.

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