Sauve qui peut !
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L’attentat contre le siège des Nations unies à Bagdad, le 19 août, marque un tournant dans l’histoire de l’Irak de l’après-guerre. Tous les projets de reconstruction caressés après la chute de Saddam Hussein ont été renvoyés aux calendes grecques. Et si la conférence des bailleurs de fonds a été, pour le moment, maintenue (le 24 octobre à Madrid, en Espagne), ses ambitions ont été réduites à la portion congrue : on ne parlera pas en dizaines de milliards de dollars, mais en millions de dollars, et on n’évoquera pas les projets pharaoniques d’exploitation pétrolière et gazière, mais le maintien de l’aide humanitaire et des services publics minimum (eau, électricité, télécommunications).
L’attentat du 19 août a fait soudainement prendre conscience à tous les étrangers – personnel de l’ONU, des ONG, des compagnies privées – que leur vie ne tient qu’à un fil… lié à une charge de TNT. L’ONU a évacué, au 28 août, les deux tiers de son staff (400 personnes sur 600) ; la Banque mondiale, le FMI, le Pro- gramme des Nations unies pour le développement (PNUD), etc., ont fait de même. Les compagnies étrangères chargées des programmes de réhabilitation ont du mal à attirer ingénieurs et autres ouvriers professionnels, d’autant que le tarif de l’assurance vie a grimpé à 6 000 dollars mensuels par personne.
Les Américains ont dû réviser à la baisse la production et l’exportation de pétrole à cause des sabotages incessants des usines et des oléoducs. L’extraction continuera à tourner autour de 1 million de barils par jour, le tiers de ce qu’ils avaient annoncé en mai dernier. Ce qui équivaut à faire une croix sur les 14 milliards de dollars de recettes escomptées pour l’année 2004.
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