Plus on en consomme, plus il en reste !

Publié le 28 juillet 2003 Lecture : 2 minutes.

Tant qu’il était à 2 dollars le baril, le pétrole n’intéressait pas beaucoup les investisseurs. Les recherches et la production se limitaient pour l’essentiel aux États-Unis (Texas), au Moyen-Orient et à la Russie, où il était facile à extraire et donc peu cher à produire. À 2 dollars, les compagnies trouvaient quand même leur compte, les potentats locaux se satisfaisant des royalties qu’elles leur distribuaient chichement. Cet équilibre entre l’offre et la demande a duré un siècle, de 1870 à 1970.
Face à l’essor de la consommation (transports, industries, chauffage), les producteurs de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole, créée en 1960) se réveillèrent pour réclamer un « juste prix ». La crainte d’une pénurie mondiale facilita l’acceptation du quintuplement du prix : le baril de Dubaï passa de 1,9 dollar en 1972 à 10,70 dollars en 1974. Cette revalorisation a eu de multiples effets positifs : réduction de la consommation très polluante de charbon, extension de l’exploration à tous les continents, mise au point de nouvelles technologies de recherche, de forage et d’extraction. Résultat : le pétrole devint de plus en plus abondant. Et on n’en finit pas d’en trouver.
Au cours des vingt dernières années, les réserves prouvées d’or noir ont augmenté de 55 %. Tout ce qui a été consommé au cours de cette période a donc été plus que compensé par de nouvelles découvertes : le sous-sol renfermait 1 048 milliards de barils à la fin de 2002, contre 677 milliards à la fin de 1982, selon la compagnie British Petroleum(*). Ces réserves auraient pu être encore plus importantes si les recherches n’avaient pas été stoppées en Irak et en Libye du fait de l’embargo américain et international (qui a empêché les compagnies étrangères d’y investir et les compagnies nationales d’importer les équipements nécessaires). L’Arabie saoudite a ainsi doublé ses réserves (pour atteindre 262 milliards de barils fin 2002), alors que celles de l’Irak et de la Libye n’ont presque pas bougé (112 et 30 milliards respectivement).
Au rythme de 75 millions de barils consommés par jour, le monde ne manquera pas de pétrole de sitôt. Les réserves actuelles, sans préjuger des futures découvertes, suffiront jusqu’en 2050.

* BP Statistical Review of World Energy, juin 2003.

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