Les aventures d’un gouailleur

YB reprend avec humour la figure littéraire du héros beur. Désopilant.

Publié le 1 septembre 2003 Lecture : 1 minute.

Allah superstar est probablement le roman le plus hilarant de la rentrée littéraire. Très ancré dans la récente actualité, il commence comme un sketch concocté par les Guignols de l’info. On ne s’en étonnera pas : son héros, Kamel Léon Hassani, caresse le doux rêve de devenir le nouveau Jamel Debbouze et de récolter une bonne vieille fatwa.
Sur le site Internet de son éditeur, Grasset, YB, l’auteur de cette désopilante prose, explique que son héros est « un peu comme le Meursault de Camus, dans L’Étranger, mais en vachement mieux ». On l’aurait plutôt apparenté au Jamal qu’invente Fouad Laroui dans De quel amour blessé ou encore à Ali le Magnifique imaginé par Paul Smail. En tout cas à cette récente figure littéraire qu’est devenu le « Beur » un peu paumé et désespérément en quête de reconnaissance.
Les 264 pages de ce roman écrit dans une langue gouailleuse et grammaticalement exotique se lisent d’une traite. YB, jeune journaliste et romancier, à qui l’on doit déjà un triptyque algérois (Comme il a dit lui, L’Explication, Zéro mort), nous conte ici le quotidien de ce « jeune d’origine difficile », titulaire d’un « BEP vente-action marchande au LEP Baudelaire d’Évry ». On pourrait rajouter qu’il est « docteur ès télévisions » tant foisonnent ses références au petit écran. Dans Allah superstar, il est aussi question de tous ces « maux » en -isme qu’on nous assène à longueur d’ondes : racisme, extrémisme, islamisme. Et à ceux qui confondraient ce dernier concept avec l’islam tout court, Kamel Léon propose sa propre définition : l’islam, c’est l’exploitation de l’homme par Dieu ; l’islamisme, c’est le contraire.
Elle ne plaira pas à tous…

Allah superstar, de YB, Grasset, 264 pp., 17 euros.

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