L’éco-certification comme argument de vente ?

Publié le 1 septembre 2003 Lecture : 1 minute.

Financement de groupes armés, destruction de l’écosystème, appauvrissement des populations locales… De lourds soupçons pèsent sur le commerce illicite des bois tropicaux, en particulier africains. Près de 15 % du commerce mondial de bois provient de coupes illégales. Après la Chine, la France s’impose comme le deuxième importateur mondial de bois africain, notamment du Cameroun, de la Guinée équatoriale, du Ghana, du Liberia, du Gabon et du Brésil. Pour ne pas ternir davantage une image déclinante, et pour mettre un terme à des pratiques inacceptables, plusieurs processus de certification du bois ont vu le jour depuis quelques années, sous l’impulsion des instances internationales et des exploitants forestiers. Plus ou moins contraignantes pour les industriels du secteur sylvicole, ces « éco-certifications » sont censées rassurer le consommateur et être employées comme un argument de vente efficace. La plus sérieuse est le label FSC (Forest Stewardship Council ou Conseil de bonne gestion des forêts), qui permet au consommateur d’acheter des produits en bois avec la garantie que le matériau provient d’une gestion forestière respectueuse de l’environnement, socialement responsable et économiquement viable.
« Les consommateurs européens sont aujourd’hui plus attentifs à l’éco-certification », remarque Philippe Verbelene, coordinateur de la campagne Forêt pour Greenpeace en Afrique. Actuellement, le potentiel du marché du bois reste limité à l’Europe du Nord et aux États-Unis. Selon la Banque mondiale, la part de marché potentielle de bois certifié est d’environ 20 % au Royaume-Uni, en Allemagne et en Autriche, et avoisine les 10 % du marché américain. Dans les autres pays, le surcoût lié à la certification, soit environ de 1,2 dollar à 1,5 dollar par mètre cube, rendrait la demande des consommateurs quasiment inexistante. Le marché asiatique – en particulier la Chine et l’Asie du Sud-Est – se montre moins sensible aux thèses environnementales, et donc hermétique à toute notion d’éco-certification.

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