Ici Niamey, à vous…

Publié le 28 juillet 2003 Lecture : 2 minutes.

De quoi vais-je donc bien vous entretenir cette semaine ? Des vacances ? On me fait remarquer, à juste titre d’ailleurs, qu’il s’agit encore d’un privilège réservé à une minorité de fonctionnaires et d’étudiants africains. Du Niger, d’où j’écris ces lignes et que je redécouvre après une dizaine d’années d’absence ? Maman Abou, le directeur du Républicain, est favorable. « Ce sera encore un papier politique », s’insurge aussitôt Ibricheck, pionnier de la presse privée et aujourd’hui « consultant » à l’Unicef.

Dois-je me résoudre à évoquer les « nuits fauves » de Niamey, qui démarrent généralement vers 2 heures du matin pour se terminer à l’aube ? Essayer de brosser un portrait de mon vieil ami Ali Sabo, que je retrouve toujours avec plaisir, surtout après l’avoir perdu de vue dix ans durant ? Personnage entier (ses adversaires disent « sectaire ») et haut en couleur, « Ali » – qu’il ne faut pas confondre avec Ali Saïbou, qui est, lui, un ancien président de la République – occupe une place à part dans la vie politique et l’intelligentsia nigérienne. Poil à gratter de la République, au même titre qu’un Sanoussi Jackou, râleur impénitent, ce bonhomme grand, mince et sec formé en Bulgarie a dirigé, un moment, la police économique. À 60 ans passés, il continue toujours d’empêcher son pays (et sa propre formation politique, le MNSD-Nassara) de tourner en rond.

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Puis-je m’étendre sur la pièce macabre qui se joue depuis plusieurs semaines à guichets fermés au Liberia ? Juste une répétition de l’Histoire. La République « démocratique » du Congo, qui se félicite de façon quelque peu indécente de sa récente admission au sein du club des pauvres ? On peut rêver meilleur dessein pour un pays aussi riche. Bongo, qui s’accroche désespérément au pouvoir ? Déjà vu ailleurs. Le président constitutionnel de São Tomé e Príncipe, rétabli dans ses fonctions par la seule volonté de ses voisins et, plus particulièrement, du Nigeria ? Un précédent intéressant, mais qui demande confirmation.

L’autre jour, j’ai fait une rencontre insolite à Niamey. Un vrai « drogué d’électronique », pour qui les logiciels les plus récents ainsi que les technologies WiFi et Bluetooth n’ont aucun secret. Dans sa sacoche entrouverte, j’ai aperçu, outre un ordinateur portable et une souris optique sans fil, un assistant personnel Clié Sony de la dernière génération (mais il a déjà pris, m’avoue-t-il, une option pour le prochain joujou de la série annoncé pour la fin de l’année), un téléphone satellitaire Thuraya, deux mobiles GSM, un disque dur USB de la taille d’un porte-clés, une petite radio WorldSpace, et une tonne de câbles électriques. Impressionnant.

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