Divorce à l’africaine

Publié le 2 septembre 2003 Lecture : 3 minutes.

Le mariage africain, en tant qu’institution sociale sacrée, qui lie plusieurs personnes, sous son aspect juridique, culturel, suppose l’observation stricte des règles ayant pour objet de préserver sa légitimité et sa stabilité. Eu égard aux murs d’autrefois, la rupture du mariage, considérée comme une atteinte à l’honneur du groupe, reposait sur de bonnes causes imputées à l’homme ou à la femme et ratifiées par le conseil de famille.
Mais, de nos jours, le mariage est subordonné aux biens matériels. Le divorce, prononcé souvent à l’initiative de la femme, se révèle comme une guerre planifiée, un phénomène de mode, un acte de droit encouragé par une avalanche de soutiens sociaux assurés, une série de raisons animées par de mauvaises intentions. Parmi ces raisons, les moralistes mettent en relief le sentiment d’indépendance économique féminine, à savoir le salaire, les aides
financières publiques et, encore, l’imitation saugrenue des systèmes sociaux étrangers pris à tort pour modèles.

Dans de grands centres urbains en Europe, nombreuses sont les Africaines qui ont une aversion pour les traditions ancestrales et qui cherchent à s’ouvrir, sans réflexion ni jugement, à de nouveaux repères sociaux. Celles qui se sont taillé un succès professionnel, qui subviennent amplement aux besoins personnels et familiaux, se forcent à truster le pouvoir de l’autorité paternelle, à avoir une grande liberté du ménage, au
moment où l’homme ne travaille pas ou ne gagne pas assez d’argent, bref, où il n’est pas économiquement en position de force. Certes, ce libertinage suscite beaucoup de remords, intervient quelquefois comme cause de divorce, parce que l’homme se sent exposé à la risée de son entourage et n’exerce pas magistralement ses monstrueuses qualités maritales sur sa femme qui se dit émancipée et libre de tout faire.
En réalité, la plupart des Africaines vivant à la manière occidentale, ayant rompu le mariage par divorce, se bercent d’illusions. Elles ne seront pas indéfiniment assistées financièrement par l’État européen en question.
Les relations extraconjugales entretenues par une femme mariée engendrent bien des problèmes au sein du couple. Face à un tel acte, les hommes sont tous jaloux à des degrés divers. Mais c’est encore pis quand certains hommes trahis se vengent en commettant des actes meurtriers inattendus qui aboutissent à des peines sévères.
Outre l’inconduite de la femme, le mari se situe également au nud du problème, lorsqu’il
est accablé de plus noires trahisons. Bien que le comportement masculin amène moins de
commentaires dans l’esprit africain, je me contrains à souligner quelque chose dont on ne parle pas assez, notamment les relations charnelles illicites qu’entretient l’homme avec sa belle-fille, sa belle-sur, même sa propre fille.
La dissolution du mariage trouve son explication, dans la ville, dès l’instant où la réussite économique de l’homme devient facteur de puissance qui l’incite à prendre en charge plusieurs maîtresses, à vivre dans la débauche et l’ivresse. En pareille circonstance, la femme délaissée risque de tomber dans les bras d’un séducteur, voire d’un
blanc plus âgé, avec moindre espoir de trouver la façon de vivre qui lui conviendrait le mieux.

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De telles situations conflictuelles qui émergent dans la vie commune pouvant donner ouverture au divorce, sont, pour l’homme ou la femme, un combat perdu d’avance. L’homme
est obligé de quitter le foyer conjugal, et de s’acquitter toujours de sa contribution aux charges des enfants qui restent, dans la majorité des cas, à la seule garde de la femme. Dans cette analyse, je ne prends pas plaisir à verser de l’huile sur le feu, au
risque de me faire qualifier d’avocat du diable.
Bon gré mal gré, tout est clair, je ne fais aucune révélation extravagante, dans la mesure où mon point de vue ici n’est pas destiné à combler l’homme d’éloges en rejetant sur la femme toutes les actions coupables.
Pour le moment, nombre des foyers africains de la diaspora ne sont pas à l’abri du divorce, pauvres aussi bien que riches, illettrés aussi bien qu’instruits. Ainsi donc, il appartiendra à chaque couple de fermer la porte aux abus, de s’inspirer de bons exemples, de faire preuve de sagesse et de bonne loi morale, pour ne pas en arriver là.

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