RDC – Ouganda : que changent les sanctions américaines contre Alain Goetz et Africa Gold Refinery ?

Le Trésor américain a annoncé vouloir appliquer des mesures coercitives pour soupçons de commerce illicite d’or, le 17 mars. Dans son collimateur : African Gold Refinery, l’homme d’affaires belge Alain Goetz, actif dans la région des Grands Lacs, ainsi que d’autres entreprises qui lui sont associées.

Un lingot d’or de 1 kg chez AGR (African Gold Refinery) à Entebbe, Ouganda, le 4 octobre 2018. © AFRICA-GOLD/REFINERIES REUTERS/Baz Ratner – RC29GE9EHQP7

Publié le 22 mars 2022 Lecture : 5 minutes.

Un opérateur surveille dans la Grande Cimenterie du Katanga, située à Likasi, détenue par Gécamines. © Gwenn Dubourthoumieu pour Jeune Afrique
Issu du dossier

Mines en RDC : les dessous du coup de force

En RDC, la promulgation d’un nouveau code minier, dont la précédente version était trop favorable aux investisseurs étrangers, suscite la fureur de ces derniers, Glencore et Randgold en tête.

Sommaire

Selon le département du Trésor américain, Alain Goetz et ses sociétés seraient impliqués dans des trafics d’or (évalués à plusieurs centaines de millions de dollars par an) en provenance de la RDC. « Le transport illicite de l’or fournit des revenus aux groupes armés qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité de la RDC », a déclaré le département dans son communiqué. « Plus de 90 % de l’or de la RDC est acheminé en contrebande vers des États voisins, notamment l’Ouganda et le Rwanda. Le plus souvent, il est ensuite raffiné et exporté vers les marchés internationaux, et aux Émirats arabes unis en particulier », a ajouté le ministère.

Avec plus de 130 groupes rebelles actifs dans l’est de la RDC, de nombreux gouvernements occidentaux, organisations et acteurs internationaux estiment que le commerce du minerai est un facteur majeur contribuant à l’enlisement du conflit. Certains acteurs étatiques dans les pays voisins tels que l’Ouganda et le Rwanda ont également été accusés de piller les gisements de la RDC. Le mois dernier, la Cour Internationale de Justice a condamné l’Ouganda à payer 325 millions de dollars à la RDC. Une reconnaissance du pillage de ressources minières survenu lors de l’invasion de la RDC à la fin des années 1990.

Les sanctions ont été annoncées alors que Brian Eddie Nelson, sous-secrétaire du département du Trésor Américain pour le terrorisme et les renseignements financiers, était en visite dans le pays. Des mesures qui constituent « un soutien au peuple congolais », selon ses dires.

Implications des sanctions

La décision américaine ne fait que s’ajouter à de nombreuses difficultés récentes pour l’Africa Gold Refinery. En effet, les exportations d’or de l’Ouganda s’étant taries en juin 2021, l’entreprise n’en avait pas à disposition.

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité

Dans le même dossier

RDC : qu’y a-t-il dans le nouveau code minier ?

Mines : Yuma-Kabwelulu, un tandem orageux