Gabon : la défense de Brice Laccruche Alihanga fragilisée par les aveux de son ancien aide de camp
Aux magistrats qui l’ont auditionné puisqu’il est lui-même accusé de corruption, Yoanis Kongo a décrit un vaste système clientéliste bâti au profit de l’ex-directeur de cabinet du président Ali Bongo Ondimba.
Depuis la prison de « Sans famille », à Libreville, où il a été incarcéré en décembre 2019, l’ex-puissant directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba (ABO), Brice Laccruche Alihanga (BLA), attend toujours de comparaître devant la Cour criminelle spéciale. Il est accusé, aux côtés d’une vingtaine de complices présumés dont son frère, Grégory, ou l’ancien porte-parole de la présidence, Ike Ngouoni, d’avoir détourné plusieurs milliards de francs CFA. Au fil du temps, les langues dans son entourage se sont déliées. Dernier exemple en date : les confessions de son ancien aide de camp, Yoanis Kongo, qui lèvent le voile sur un vaste système clientéliste, bâti grâce à l’argent public, au profit de BLA.
Pris dans les filets
Yoanis Kongo était l’un des hommes de confiance du « dircab ». Celui des petits, mais aussi des grands secrets. Il apparaissait souvent sur les photos, deux pas derrière lui : haute stature, visage rond, avec son éternelle veste sans manche. Il a été, pendant plus de deux ans, le seul aide de camp de BLA. Tout comme son « patron », ce militaire de carrière, titulaire du grade de lieutenant, a connu les ors de la République. Avant une brutale descente aux enfers : début 2020, peu de temps après « BLA », Yoanis Kongo est à son tour pris dans les filets de la vaste opération anti-corruption Scorpion, décidée quelques mois plus tôt dans le plus grand secret par ABO pour purger le sommet de l’État des pratiques de corruption et de détournement de fonds à grande échelle.
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