RDC : 400 000 dollars disparus au ministère de l’Enseignement
Où sont passés les 400 000 dollars perçus par le ministère congolais de l’Enseignement pour l’organisation du premier championnat de football scolaire d’Afrique en RDC ? L’Inspection générale des finances (IGF) dénonce un détournement présumé.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 22 mars 2022 Lecture : 2 minutes.
Deuxième plus vaste nation d’Afrique après l’Algérie, la République démocratique du Congo (RDC) ne peut qu’être confrontée à des situations d’ampleur pharaonique. La corruption n’échapperait-elle pas à cette règle ? L’honneur congolais est peut-être sauf, si l’on considère que l’Inspection générale des finances (IGF) a suffisamment de prérogatives pour enquêter et dénoncer…
Gros poisson
C’est encore un gros poisson que vient de pêcher cette structure congolaise qui apporte une assistance technique au ministre des Finances, du Budget et du Portefeuille public. Ce 19 mars, l’IGF a mis à l’index le ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), dirigé par Tony Mwaba à l’index, pour le détournement présumé de près de 400 000 dollars alloués à l’organisation du premier championnat de football scolaire d’Afrique.
Pour la mise en place, à Kinshasa, de cette compétition initiée par la Fédération internationale de football (Fifa), l’État congolais avait débloqué plus d’un million de dollars. Et une bonne partie de la dotation du ministère de l’EPST semble s’être volatilisée. Les présumées techniques de fraude sont aussi connues qu’ancestrales…
Deux exemples sont caricaturaux. Le premier concerne l’entreprise publique de transport en commun Transco. Les inspecteurs des finances auraient découvert que « sur un prétendu paiement de 120 000 dollars à Transco pour la location des bus, seulement 16 000 ont été effectivement remis au transporteur ».
Le second exemple concerne des impressions de T-shirts destinés à des élèves de Kinshasa invités à suivre les matchs. Selon l’Inspection générale des finances, « les factures présentées ont été multipliées par dix par des agents du ministère de l’EPST ». Le chef de service de l’IGF Jules Alingete a transmis le dossier au parquet.
« Acharnement » ?
Dans ce pays où les tensions politiciennes sont monnaie courante, le directeur de cabinet du ministre de l’EPST, Eddy Mwanzo, évoque un « acharnement » et des « conclusions à coup sûr biaisées » du chef de l’IGF qui aurait, selon lui, un « agenda caché » contre le ministre des Enseignements et même contre « la politique de la gratuité de l’enseignement primaire du président Félix Tshisekedi ». Et le directeur de cabinet d’annoncer à son tour son intention de saisir la justice…
La RDC occupe la 169e place sur 180 pays dans le classement 2021 de Transparency International et la redistribution opaque de fonds publics se retrouve dans des domaines très différents, notamment celui de la Santé. Sans scrupules, certains responsables se seraient engraissés tout autant dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19 que dans la riposte contre le virus Ebola. Alors que la RDC est réputée avantagée en matière de ressources naturelles, la majorité de la population vit avec moins de 1,90 dollar par jour…
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