Mali : Emmanuel Macron et Assimi Goïta, chronique d’un divorce fracassant

« L’Afrique selon Macron » (7/7). Entre le chef de l’État français et la junte malienne, les relations ont d’abord été plutôt prometteuses. Emmanuel Macron et Assimi Goïta devaient se rencontrer le 20 décembre à Bamako mais la visite a été annulée, consacrant la rupture entre les deux pays.

Emmanuel Macron et Assimi Goïta. © Montage JA ; Habib Kouyate/Xinhua/MaxPPP ; François Grivelet pour JA.

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 3 avril 2022 Lecture : 8 minutes.

Issu du dossier

L’Afrique selon Macron

Quelle a été la politique africaine du président français ? Retrait de Barkhane du Mali, pas de danse au Nigeria, restitution d’œuvres d’art au Bénin… À deux semaines du premier tour de la présidentielle, Jeune Afrique en dessine les grandes lignes à travers sept épisodes, entre innovation et realpolitik.

Sommaire

Ce devait être un voyage symbolique. Avec une image forte : la première rencontre entre le colonel Assimi Goïta et Emmanuel Macron, à Bamako. Histoire de rappeler que, malgré les nombreuses tensions des derniers mois, la France et le Mali demeuraient bel et bien partenaires. Mais la poignée de main n’aura finalement jamais lieu et, quelques semaines plus tard, la rupture entre les deux pays sera définitivement consommée.

Officiellement, ce déplacement présidentiel au Mali, prévu le 20 décembre, a dû être annulé à la dernière minute en raison du contexte sanitaire en France. Selon l’Élysée, il aurait été délicat pour le président de quitter le pays en pleine quatrième vague de l’épidémie de Covid-19.

En réalité, les autorités françaises et maliennes, en guerre larvée depuis des semaines, n’ont jamais réussi à se mettre d’accord sur le format de cette visite. Dans Bamako converti aux discours antifrançais, nul doute que le risque de voir Emmanuel Macron se faire chahuter par les Maliens a aussi compté dans la décision finale. Le président français est en pleine campagne pour sa réélection et de telles images auraient fait mauvais genre.

Les responsables français pestaient contre l’incapacité d’IBK à ramener la sécurité et la stabilité dans son pays

Comment en est-on arrivé à ce scénario dans une capitale où, il y a moins de dix ans, l’ancien président français François Hollande était accueilli en libérateur par des dizaines de milliers de personnes ?

Des débuts sans accroc

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité

Dans le même dossier

[Série] L’Afrique selon Macron

Nigeria-France : à Lagos, l’opération séduction de Macron