Sahara : pourquoi l’Espagne a fait volte-face en faveur du plan marocain

Pour la première fois, Madrid a exprimé son soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007 pour le Sahara. Un revirement qui met fin à près d’un an de crise diplomatique avec le royaume, mais en créé une autre avec Alger. JA fait le point sur les dessous et les enjeux d’une telle décision.

Mohammed VI et le roi Felipe VI d’Espagne assistent à la signature d’accords bilatéraux le 13 février 2019, à Rabat. © Jack Abuin/ZUMA-REA

Publié le 22 mars 2022 Lecture : 7 minutes.

Le Maroc vu de l’Espagne © Wikimedia Commons CC BY-SA 3.0 Maksim
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Espagne-Afrique : à l’heure des retrouvailles

L’Espagne redécouvre l’Afrique. Bien sûr, elle en connaît depuis longtemps les côtes qu’elle voit sans difficulté par temps clair. Et, d’Al-Andalus à Ceuta et Melilla, les confettis marocains hérités de la Reconquista, les liens culturels et économiques qu’entretient de longue date la péninsule avec ses proches voisins du Maghreb ont largement contribué à façonner les sociétés des deux côtés de la Méditerranée. Mais pour l’Espagne, l’un des rares pays d’Europe à faire géographiquement partie de l’Afrique, l’Histoire se conjugue toujours au présent sur le continent.

Sommaire

Revirement historique ou décision pragmatique, le soutien officiel de Madrid au plan d’autonomie proposé par le Maroc pour le Sahara en 2007 pourrait avoir une grande influence au Conseil de sécurité des Nations unies (ONU). « Le soutien de l’Espagne offre un boulevard au Maroc, d’autant plus que c’est l’ancienne puissance colonisatrice au Sahara », abonde Benoit Pellistrandi, historien spécialiste de l’Espagne contemporaine.

« Elle contribue aussi à soutenir la voie politique définie par la résolution 2602 de l’ONU et donne une forte impulsion à Staffan de Mistura, son envoyé spécial, afin d’obtenir un consensus international pour soutenir le plan de règlement politique proposé par le royaume », estime maître Naoufel Bouamri, avocat, spécialiste des questions juridiques liées au Sahara.

Lundi 21 mars, José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, a d’ailleurs annoncé sur Twitter avoir rencontré Staffan de Mistura « pour lui exprimer le soutien de l’Espagne face à ses efforts, en vue de parvenir à une solution mutuellement acceptable dans le cadre des Nations unies ».

Après les États-Unis, l’Allemagne et donc, depuis le 18 mars, l’Espagne, d’autres pays – notamment européens -, pourraient suivre au cours des prochains mois. Interrogée sur le sujet lors d’un point presse, Anne-Claire Legendre, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, a de son côté réitéré le soutien de la France au plan d’autonomie marocain « sur une base de discussions crédibles et sérieuses ».

Coups de fils et « trahisons »

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