Anissa Temsamani

Publié le 28 juillet 2003 Lecture : 2 minutes.

Député au Parlement belge, Anissa Temsamani va devoir démissionner : le 12 juillet, elle a été nommée secrétaire d’État à l’Organisation du travail au sein du nouveau gouvernement constitué par le Premier ministre Guy Verhofstadt. Jusque-là, rien que de très banal. Plus curieux : Anissa Temsamani est née en 1966 à Tanger, de parents marocains. Elle est la première Maghrébine d’origine (et la première Arabe) à occuper un poste ministériel dans le royaume.
La jeune femme est arrivée à Malines, en pays flamand, à l’âge de 9 mois. Après une scolarité sans problème, elle entreprend des études supérieures à Bruxelles et décroche un diplôme en sciences économiques, en commerce et en finance à la Handelshogeschool Adecho. Par la suite, elle sera successivement conseiller financier à la banque Anhyp, à Anvers (1988-1991), et gérante indépendante (1991-1998).
Entre-temps, elle a attrapé le virus de la politique en travaillant pour diverses associations d’aide aux étrangers, à Malines, où elle continue de résider. Les ténors du Parti socialiste belge ne tardent pas à remarquer ses qualités d’organisatrice et sa forte implication dans l’action sociale. En août 1999, elle entre au cabinet de Johan Van de Lanotte, le ministre de l’Intégration sociale et de l’Économie sociale. La « Marocaine » a su saisir sa chance et ne va pas tarder à s’imposer sur la scène politique locale. Lors des législatives du 18 mai dernier, elle est est élue député.
Divorcée et mère de trois filles (7, 10 et 15 ans), Anissa va devoir cravacher dur pour réussir dans ses nouvelles fonctions. Dans une société où le racisme est encore loin d’avoir disparu, elle sait qu’elle n’a pas le droit à l’erreur. À ceux qui lui demandent si elle va s’employer à défendre les intérêts des travailleurs d’origine maghrébine et/ou africaine, elle répond : « Je ne suis pas secrétaire d’État chargée de la communauté arabe en Belgique. Je suis au service de tous les Belges. » Depuis les dernières élections, le Sénat et le Parlement comptent, outre Anissa Temsamani, six élus d’origine maghrébine. Treize autres candidats nés de parents maghébins ont été battus, après avoir, pour la plupart, réalisé des scores plus qu’honorables. Pour tous ces hommes et ces femmes politiques, la réussite d’Anissa constitue, sans doute, le meilleur stimulant.

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