Cameroun : Jean-Michel Nintcheu a-t-il appris à se méfier de ses amis ?
Candidat à la présidence de l’Assemblée nationale, l’élu SDF n’espérait pas détrôner Cavaye Yéguié Djibril, en poste depuis trois décennies. Mais il comptait tout de même sur le soutien des autres députés de l’opposition. Bien mal lui en a pris !
Quand il s’est porté candidat à la présidence de l’Assemblée nationale, le 18 mars dernier, Jean-Michel Nintcheu, député du Wouri Est (Douala), savait qu’il ne gagnerait pas. Comment le pouvait-il alors que le parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), dispose d’une majorité obèse de 152 députés sur 180 ? Et que son parti, le Social Democratic Front (SDF) ne peut, lui, revendiquer que cinq élus ?
« J’avais décidé de les obliger au vote pour le symbole. Ma candidature était d’abord un témoignage à l’endroit du peuple camerounais », explique l’intéressé à Jeune Afrique. Pour la première fois en trente ans, Cavaye Yéguié Djibril, 82 ans, député depuis 52 ans, a donc fait face à un adversaire qui a maintenu sa candidature jusqu’au bout.
Choqué par la défaite
La tenue du vote en a d’ailleurs été retardée, d’autant qu’il a fallu imprimer des bulletins roses aux couleurs de l’opposant. Nintcheu ne se faisait aucune illusion mais il a tout de même été surpris – voire choqué – par l’ampleur de sa défaite. Cavaye a obtenu 148 voix tandis que Nintcheu n’en a obtenu qu’une, la sienne.
Et là est sans doute l’un des enseignements les plus intéressants de ce vote, qui s’est tenu à bulletin secret : les quatre autres députés SDF n’ont pas voté pour lui, pas plus que ses collègues des autres partis de l’opposition.
Cette affaire n’est qu’un épisode de la bataille de leadership qui divise le SDF, le parti historique de l’opposition camerounaise
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