Pétrole : en Afrique, le risque de pénurie de carburants est-il réel ?

Entre l’embargo contre le brut russe, la volatilité des cours de pétrole et la flambée des prix du baril, les difficultés d’approvisionnement en carburant font planer les craintes de disette sur le continent.

Diesel disponible dans une station-service à Lagos au Nigeria, le 14 mars 2022. © PIUS UTOMI EKPEI/REUTERS

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Publié le 24 mars 2022 Lecture : 3 minutes.

Illustration montrant la future unité flottante de liquéfaction (FLNG) qui sera implantée au large de Saint-Louis, au Sénégal. © BP
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Pétrole et gaz : un renouveau africain ?

Les découvertes d’hydrocarbures en Afrique rebattent les cartes, entre producteurs historiques et nouveaux acteurs. Du pétrole dans les eaux sénégalo-mauritaniennes au gaz dans les sous-sols nigérian et même marocain, en passant par les gisements d’hydrocarbures non conventionnels en Algérie, c’est tout le secteur qui change de physionomie.

Sommaire

Début mars, le secrétaire général sortant de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), Mohammed Barkindo, se voulait ferme et rassurant : « Il n’y aura pas de pénurie de pétrole, même si la guerre de Moscou contre l’Ukraine alimente la flambée des prix. » Cependant, le récent refus des pays membres de l’Opep et de l’Opep+ d’ouvrir plus grand les vannes pour soulager le marché ravive les spéculations. 

En Afrique, le Nigeria, premier producteur continental d’or noir, est paradoxalement confronté à une gigantesque ruée sur l’essence. Ces dernières semaines, les automobilistes s’arment de patience pour atteindre la pompe. À Lagos, Abuja et Kano, les longues files d’attente aux stations-service perturbent voire bloquent la circulation, au moment où le litre du gazole est passé de 225 nairas (0,60 dollars) à environ 800 nairas récemment (1,93 dollars).  

Malgré ses réserves colossales, le géant pétrolier, miné par la vulnérabilité de ses infrastructures de raffinement quasi inexistantes, importe 90% de son carburant aux prix du marché mondial et subit brutalement les conséquences de la guerre en Ukraine. 

  • Effet domino 

Depuis l’invasion russe, les bouleversements du marché pétrolier ont porté leur ombre sur les pays africains importateurs de carburant. Les factures énergétiques ont considérablement bondi en raison de l’envolée spectaculaire et instable des prix du brut, frôlant les 140 dollars le baril, pas loin du record de 147,50 dollars/b enregistré en 2008. 

À ce rythme, la crise risque de prendre de l’ampleur sur le continent

De Pretoria à Rabat, en passant par Kinshasa, Bamako, Kigali, Conakry où encore Tunis, les citoyens endurent la fluctuation des marchés de l’or noir et ses répercussions sur les prix du carburant. En Centrafrique, les stations-services sont à court de carburant et le ravitaillement se fait encore attendre.  

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