Avec Gilbert Houngbo, l’Afrique prend les commandes de l’OIT
L’ancien Premier ministre togolais vient d’être élu à la direction de l’Organisation internationale du travail. Un nouveau représentant du continent sur la scène internationale.
Et un Africain de plus à la tête d’une institution internationale. Après la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala aux commandes de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le Sénégalais Makhtar Diop à celles de l’IFC, la branche dédiée au secteur privé de la Banque mondiale (BM), le Camerounais Lazare Eloundou Assomo à l’Unesco, voici que le Togolais Gilbert Houngbo prend la direction de l’Organisation internationale du travail (OIT). Il est le premier représentant du continent à occuper cette fonction.
Son élection, intervenue au second tour d’un scrutin organisé ce vendredi 25 mars, marque une consécration pour ce haut fonctionnaire de 61 ans, ancien Premier ministre du Togo de 2008 à 2012, qui présidait depuis 2017 le Fonds international de développement agricole (FIDA), agence des Nations unies dédiée à l’agriculture et installée à Rome.
« Je suis ravi d’accepter ce défi et de continuer mon engagement pour la défense des personnes les plus vulnérables », a réagi sur Twitter Gilbert Houngbo qui connaît bien l’OIT pour en avoir été le directeur adjoint entre 2013 et 2017, en charge des opérations sur le terrain.
Un nouveau contrat social mondial s’impose
Ancien secrétaire général adjoint des Nations unies et directeur du Programme des Nations unies pour le Développement (Pnud), le Togolais s’est distingué parmi cinq candidats, dont l’ex-ministre française du Travail, Muriel Pénicaud, qui était soutenue par Paris et le bloc européen. Il doit prendre ses fonctions début octobre, succédant à l’ancien syndicaliste britannique Guy Ryder, en poste depuis 10 ans et qui a atteint la limite des deux mandats. Il avait été dans la course l’an dernier pour prendre la direction d’IFC, avant que la BM tranche finalement en faveur de Makhtar Diop.
Justice sociale
« Les progrès accomplis ces dernières décennies en matière de justice sociale doivent être préservés et protégés, et les solutions mondiales aux nouveaux défis et opportunités doivent être centrées sur les valeurs humaines, environnementales, économiques et sociétales. En bref, un nouveau contrat social mondial s’impose », avait-il promis pour défendre sa candidature.
« Si je suis élu, j’entends insuffler un nouvel élan à l’OIT, la repositionner au cœur de l’architecture sociale mondiale et atténuer le risque de voir sa stature s’éroder. Pour cela, je propose un ambitieux programme mondial de justice sociale », avait-il ajouté.
Poussée de l’ubérisation
Il aura fort à faire dans le contexte d’un marché du travail en pleine mutation sous l’effet des nouvelles technologies, avec notamment la poussée de l’ubérisation des modes de travail. En outre, la pandémie de Covid-19 a donné un coup d’accélérateur au télétravail, qui permet d’abolir les barrières géographiques et de travailler en équipe à distance mais rend plus floues les limites entre sphères professionnelle et personnelle.
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