Cameroun : régime sans sucre

Au menu chez « maman Angéline » : exercice et repas frugaux. Visite dans un centre d’encadrement pour diabétiques unique en Afrique.

Publié le 30 mai 2014 Lecture : 2 minutes.

Juchée sur l’un des vélos d’appartement qui encombrent la véranda d’un immeuble défraîchi du quartier de Tsinga, Marie pédale allègrement. "Ce vélo, c’est mon sauveur !" s’exclame la septuagénaire avant de grimper sur un appareil de massage qui remodèle son corps fluet. Apparemment, le repas frugal préparé par les éducateurs de la Maison des diabétiques de Yaoundé – bouillon de haricots et pain complet, le tout arrosé de jus d’ananas – a été prestement digéré. Marie ne manque aucune séance, chaque deuxième et quatrième mercredi du mois. "Je ne serais plus en vie sans la maman", poursuit-elle en désignant Angéline Mvom, une infirmière diplômée d’État à qui l’on doit cette structure d’encadrement unique en Afrique.

Comment gérer au quotidien l’hypoglycémie ?

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Après les exercices physiques, les cours théoriques. Aujourd’hui : la prévention de l’amputation. "Beaucoup de malades sont sujets à des complications parce qu’ils ne sont pas assez bien informés", soupire la jeune retraitée de 57 ans, qui organise des séminaires bimensuels sur le diabète et l’hypertension artérielle. À l’aide d’un vidéoprojecteur, la "maman des diabétiques" explique à une vingtaine de participants, essentiellement des femmes, comment gérer au quotidien leur hypoglycémie.

Quand elle ouvre son centre, à la fin de 2009, Angéline Mvom pense à sa mère : "Elle était diabétique et voulait que je devienne médecin pour que je puisse m’occuper d’elle." L’infirmière exerce à l’hôpital de Douala, en 1986, avant de suivre une formation spécialisée à Strasbourg (France). À son retour au pays, elle ouvre un centre d’écoute et d’initiation à l’auto-prise en charge des diabétiques, "sur le modèle de celui que j’avais pu voir à Paris". Financée par ses seuls patients, cette structure a reçu l’an dernier plus de 3 600 personnes, malades ou bien portantes, affluant du Cameroun, mais aussi du Tchad ou du Congo.

En plus de leur prodiguer ses conseils et, parfois, de l’insuline, Angéline en profite pour faire un petit check-up. "Je vérifie si les patients ont bien pris leurs médicaments, s’ils respectent leur régime…" Une initiative qui devrait s’étendre à d’autres localités du pays, "si les moyens suivent", conclut l’infirmière.

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