Guinée : l’État prend 15 % des infrastructures du Simandou

Suspendu depuis le 10 mars sur ordre du colonel Doumbouya, le projet d’exploitation du gisement de fer de Simandou va pouvoir reprendre après la signature d’un accord entre le gouvernement guinéen et les compagnies minières WCS et Rio Tinto.

Simandou contient l’un des plus grands et des plus riches gisements de minerai de fer à haute teneur au monde. La demande augmente à mesure que les sidérurgistes cherchent à réduire leurs émissions de carbone. © Simandou

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Publié le 28 mars 2022 Lecture : 3 minutes.

Le site de la mine du Simandou, en Guinée. © Rio Tinto
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Simandou, le dénouement d’un projet hors norme

Plus d’un demi-siècle après sa découverte, le plus grand gisement de fer non encore exploité dans le monde va enfin passer dans sa phase opérationnelle. Tout, dans ce mégaprojet, est hors norme : les sommes engagées, la logistique prévue, l’importance des acteurs.

Sommaire

Le bras de fer aura duré à peine plus de deux semaines. Samedi 26 mars, vers une heure du matin, l’entreprise sino-singapouro-guinéen Winning Consortium Simandou (WCS) et la filiale locale de l’anglo-australien Rio Tinto ont signé un accord avec l’État guinéen sur les conditions d’investissement et de réalisation des infrastructures du projet minier Simandou.

Les chantiers devant permettre l’exploitation du plus grand gisement de fer d’Afrique étaient à l’arrêt depuis le conseil des ministres du 10 mars, sur ordre du colonel Doumbouya : le chef de la junte avait estimé que les deux miniers n’avaient pas donné de garanties suffisantes quant à la prise en compte des intérêts de la Guinée, sans préciser davantage ses attentes.

Interrogés par Jeune Afrique, SMB Winning et Rio Tinto n’avaient pas souhaité commenter cette décision.

Quinze milliards d’investissement

Si après leur arrivée au pouvoir en septembre, les militaires réunis au sein du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) avaient rassuré les représentants du secteur minier sur le maintien de leur convention, ils ont exprimé à partir de la fin 2021 leur désir de voir ce projet inclure davantage de contenu local et les travaux avancer plus rapidement.

L’accord dont la durée est prévue sur 35 ans a été annoncé dans la soirée du 26 mars par la télévision guinéenne. Il chiffre l’investissement des deux parties à 15 milliards de dollars, sans préciser la répartition. Cela comprend principalement la réalisation d’un chemin de fer de Beyla à Forecariah (670 km) reliant les quatre blocs du gisement au port en eau profonde de Moribayah (Forecariah).

Des négociations tendues

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