Guinée : l’État prend 15 % des infrastructures du Simandou
Suspendu depuis le 10 mars sur ordre du colonel Doumbouya, le projet d’exploitation du gisement de fer de Simandou va pouvoir reprendre après la signature d’un accord entre le gouvernement guinéen et les compagnies minières WCS et Rio Tinto.
Simandou, le dénouement d’un projet hors norme
Plus d’un demi-siècle après sa découverte, le plus grand gisement de fer non encore exploité dans le monde va enfin passer dans sa phase opérationnelle. Tout, dans ce mégaprojet, est hors norme : les sommes engagées, la logistique prévue, l’importance des acteurs.
Le bras de fer aura duré à peine plus de deux semaines. Samedi 26 mars, vers une heure du matin, l’entreprise sino-singapouro-guinéen Winning Consortium Simandou (WCS) et la filiale locale de l’anglo-australien Rio Tinto ont signé un accord avec l’État guinéen sur les conditions d’investissement et de réalisation des infrastructures du projet minier Simandou.
Les chantiers devant permettre l’exploitation du plus grand gisement de fer d’Afrique étaient à l’arrêt depuis le conseil des ministres du 10 mars, sur ordre du colonel Doumbouya : le chef de la junte avait estimé que les deux miniers n’avaient pas donné de garanties suffisantes quant à la prise en compte des intérêts de la Guinée, sans préciser davantage ses attentes.
Interrogés par Jeune Afrique, SMB Winning et Rio Tinto n’avaient pas souhaité commenter cette décision.
Quinze milliards d’investissement
Si après leur arrivée au pouvoir en septembre, les militaires réunis au sein du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) avaient rassuré les représentants du secteur minier sur le maintien de leur convention, ils ont exprimé à partir de la fin 2021 leur désir de voir ce projet inclure davantage de contenu local et les travaux avancer plus rapidement.
L’accord dont la durée est prévue sur 35 ans a été annoncé dans la soirée du 26 mars par la télévision guinéenne. Il chiffre l’investissement des deux parties à 15 milliards de dollars, sans préciser la répartition. Cela comprend principalement la réalisation d’un chemin de fer de Beyla à Forecariah (670 km) reliant les quatre blocs du gisement au port en eau profonde de Moribayah (Forecariah).
Des négociations tendues
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Simandou, le dénouement d’un projet hors norme
Plus d’un demi-siècle après sa découverte, le plus grand gisement de fer non encore exploité dans le monde va enfin passer dans sa phase opérationnelle. Tout, dans ce mégaprojet, est hors norme : les sommes engagées, la logistique prévue, l’importance des acteurs.
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