À Montpellier, le temps d’un sommet, Macron enterre la Françafrique

« L’Afrique selon Macron » (6/7). Le 8 octobre 2021, le président français organise un sommet auquel ses homologues africains ne sont pas invités. Une démarche novatrice sur la forme, qui n’a sans doute pas changé en profondeur les relations entre la France et le continent mais qui dit tout du style que revendique Emmanuel Macron.

Le président français Emmanuel Macron au centre et le philosophe camerounais Achille Mbembe (4e à droite) posent avec les participants du sommet Afrique-France à Montpellier, le 8 octobre 2021. © LUDOVIC MARIN/AFP

Clarisse

Publié le 2 avril 2022 Lecture : 7 minutes.

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L’Afrique selon Macron

Quelle a été la politique africaine du président français ? Retrait de Barkhane du Mali, pas de danse au Nigeria, restitution d’œuvres d’art au Bénin… À deux semaines du premier tour de la présidentielle, Jeune Afrique en dessine les grandes lignes à travers sept épisodes, entre innovation et realpolitik.

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Ce sont des images qu’aucun sommet Afrique-France n’a encore donné à voir : un chef d’État français accueilli dans une salle chauffée à blanc après d’impressionnantes performances de breakdance sur fond de hip-hop et une grande effervescence suscitée par la rumeur de l’arrivée d’une ancienne gloire du basket, Tony Parker. Pour la première fois, le 8 octobre dernier, le « nouveau sommet Afrique-France » organisé à Montpellier,  s’est tenu sans le traditionnel ballet des avions et des limousines des chefs d’État africains qui n’étaient tout simplement pas invités.

C’est la première fois aussi que la parole était donnée à la société civile, aux intellectuels, aux artistes, aux entrepreneurs, à la diaspora et surtout, aux jeunes générations du continent. Les participants ont parlé d’engagement citoyen et de démocratie, d’innovation et d’entreprenariat, de recherche et d’enseignement supérieur, de culture et de patrimoine…

Rapports ankylosés

Respectant en cela un engagement pris à Ouagadougou en novembre 2017, Emmanuel Macron entendait placer les sociétés civiles du continent et de l’Hexagone au cœur de sa stratégie de reconstruction du lien entre Paris et l’Afrique, leurs rapports s’étant ankylosés au fil des décennies. Cheville ouvrière désignée de cette reconstruction – à la surprise générale – le Camerounais Achille Mbembe, grand pourfendeur de la Françafrique s’il en est.

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