France – Rwanda : le prix de la brouille

Paul Kagamé devait recevoir un prix du World Entrepreneurship Forum, le 7 avril. C’était compter sans les tensions entre le président rwandais et Paris.

Paul Kagamé a accusé la France de participation à l’éxecution du génocide. © Vincent Fournier pour J.A.

Paul Kagamé a accusé la France de participation à l’éxecution du génocide. © Vincent Fournier pour J.A.

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 20 mai 2014 Lecture : 1 minute.

L’histoire commence en mars avec un courrier de Tugrul Atamer, directeur adjoint de l’école de commerce EM Lyon et président exécutif du World Entrepreneurship Forum (WEF), adressé au président rwandais, Paul Kagamé. Il lui annonce qu’il a été choisi pour recevoir le prix WEF du décideur politique 2014 en octobre, à Lyon.

C’est alors que les relations diplomatiques entre Paris et Kigali se dégradent. Réagissant aux propos de Paul Kagamé, qui accuse la France de "participation à l’exécution du génocide", Paris annule sa présence à la commémoration du 7 avril. Une semaine plus tard, Stéphanie Kergall, directrice adjointe du WEF, informe la présidence rwandaise que l’organisation préfère "repousser" la remise du prix à la cérémonie de 2015, qui se tiendra en Chine.

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Pour le chef de l’état, la cause est entendue. Cette décision "met gravement en doute l’indépendance du forum", dénonce-t-il dans un e-mail au Wall Street Journal. "Il n’y a eu aucune pression de la France et nous confirmons l’attribution du prix à M. Kagamé, jure pourtant Atamer. Mais inviter un chef d’état étranger nécessite l’accord du pays hôte, ne serait-ce que pour assurer sa sécurité et la logistique. Vu le contexte politique, nous avons pensé que cela risquait de poser problème, et préféré proposer une autre solution." Une frilosité qui n’a pas été du goût de Kigali.

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