Congo : 1992 ou l’alternance avortée
Après plus de treize années passées sous la présidence de Denis Sassou Nguesso et le règne sans partage du tout-puissant PCT, le pays découvrait le multipartisme et changeait de chef de l’État. Une ouverture qui fut aussi brève que douloureuse.
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Cécile Manciaux
Journaliste à Jeune Afrique depuis 2008, Cécile Manciaux est rédactrice en chef adjointe, responsable de la section « Grand format » de l’hebdomadaire. Ses principaux centres d’intérêt : l’aménagement et le développement urbain, le droit électoral, les religions, les trésors linguistiques.
Publié le 1 juin 2022 Lecture : 6 minutes.
Congo : du bon usage de la crise
Dopée par la hausse des cours pétroliers due aux tensions politiques mondiales, l’économie congolaise est enfin en mesure de redécoller après huit années de dépression. Mais attention à ne pas répéter les erreurs du passé.
Il y a trente ans, le 31 juillet 1992, Denis Sassou Nguesso (DSN), battu dans les urnes, remettait les clés du palais du Plateau à Pascal Lissouba. Il y a vingt ans, le 10 mars 2002, le même DSN se faisait élire pour le premier mandat de sa deuxième vie de président du Congo, après être revenu au sommet de l’État au terme d’une sanglante guerre civile, qui ne dura « que » quatre mois, mais dont les Congolais pansent encore les plaies.
Retour sur cette année 1992, particulièrement dense sur le plan politique, où le pays enthousiaste, tout en jouant à fond la carte de la démocratie, réveilla ses vieilles douleurs.
Émulsion électorale
Le 15 mars 1992, la première Constitution post-ère socialiste est massivement adoptée par référendum. Issue des travaux de la Conférence nationale souveraine (CNS), qui s’est tenue à Brazzaville du 25 février au 10 juin 1991, elle entérine la démocratie multipartite et instaure un régime semi-parlementaire concentré autour du président de la République – élu pour cinq ans au suffrage universel direct, rééligible une fois –, du Premier ministre et du Parlement.
Les Congolais caressent l’espoir de voir « dé-PCTiser » la vie politique et l’administration
Une révolution au Congo, où, depuis mars 1979, le Parti congolais du travail (PCT), parti unique régnant en maître, avait élu et reconduisait à la tête de son comité central le colonel – puis général – Denis Sassou Nguesso (DSN), lequel était donc de droit président de la République… Jusqu’à ce que, en 1990, les changements en cours dans les pays d’Europe de l’Est, conjugués à une profonde crise économique et sociale, conduisent le PCT à mettre fin à la primauté du parti sur l’État, à abandonner l’idéologie marxiste-léniniste et à instaurer le multipartisme.
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Dopée par la hausse des cours pétroliers due aux tensions politiques mondiales, l’économie congolaise est enfin en mesure de redécoller après huit années de dépression. Mais attention à ne pas répéter les erreurs du passé.
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