Antoine Frérot (Veolia) : « Les financements sont là, il faut encourager les projets solides »
S’il confirme les ambitions de son groupe sur le continent, le patron du géant mondial de l’eau et de l’environnement insiste sur la nécessité d’une solide volonté politique pour faire aboutir les projets.
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La capitale namibienne, Windhoek, est la première ville du monde à avoir développé une usine qui produit de l’eau potable à partir des eaux usées. Le procédé a aujourd’hui été repris en Australie, aux États-Unis, à Singapour, en Afrique du Sud, et le sera bientôt en France. © Stefan Oosthuisen/Snowball
Le 1er juillet, l’actuel PDG de Veolia cèdera sa casquette de DG à son bras droit, Estelle Brachlianoff, pour rester président du groupe. À la tête du géant mondial de l’eau et de l’environnement (28,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021) depuis 2009, Antoine Frérot lâchera les commandes opérationnelles après avoir piloté une opération phare, le rachat de son concurrent historique, Suez.
En marge du 9e Forum mondial de l’eau, qui s’est tenu à Dakar fin mars et auquel il a assisté, le dirigeant français revient sur la stratégie de son groupe sur le continent. Si l’activité dans la zone Afrique Moyen-Orient ne représente qu’un peu plus de un milliard d’euros de revenus, elle a enregistré, en 2021, la troisième plus forte croissance (+ 12, 3 %) après les zones Europe hors France (+ 15,6 %) et Amérique latine (+ 14,1 %), le chiffre d’affaires global ayant augmenté de 9,6 %.
Une performance due au « gain de nouveaux contrats notamment dans les services énergétiques au Moyen-Orient » mais aussi à « une hausse des volumes d’eau au Maroc et une progression de l’activité en Afrique de l’Ouest », à savoir en Côte d’Ivoire. Alors que l’accès à l’eau et la gestion des déchets demeurent des défis de taille en Afrique subsaharienne, Antoine Frérot met en avant la capacité du secteur privé, en collaboration avec la puissance publique, à innover. À condition qu’il y ait volonté politique et bonne gouvernance.
L’Afrique peut être une terre d’innovation pour l’ensemble du groupe.
Jeune Afrique : Avec le rachat de Suez, Veolia a récupéré nombre d’actifs dans le monde mais pas en Afrique où les activités sont reprises par un consortium composé de Meridiam, GIP, la Caisse des dépôts et CNP Assurances. En quoi l’opération permet-elle au groupe de consolider sa position sur le continent ?
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