Afrique de l’Ouest : Goïta, Doumbouya, Damiba… Le temps des colonels  

Au Burkina comme en Guinée, et comme cela avait auparavant été le cas au Mali, les ultimatums fixés par la Cedeao ont expiré sans que les militaires au pouvoir n’infléchissent leurs positions. Assimi Goïta, Mamadi Doumbouya et Paul-Henri Sandaogo Damiba… Portraits croisés de putschistes décomplexés.

De g. à d. : le Malien Assimi Goïta, le Burkinabè Paul-Henri Sandaogo Damiba et le Guinéen Mamadi Doumbouya. © MONTAGE JA : Francis Kokoroko/REUTERS ; ANNE MIMAULT/REUTERS ; JOHN WESSELS/AFP

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Publié le 26 avril 2022 Lecture : 7 minutes.

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L’Afrique de l’Ouest des colonels

Mali, Guinée, Burkina Faso… En dix-huit mois, des militaires ont pris le pouvoir dans trois pays de la sous-région, où leur coup d’État ont été plutôt populaires. Points communs, divergences, rapport aux civils, crédibilité des ambitions démocratiques : qui sont ces putschistes décomplexés, devenus présidents de transition qui s’éternisent.

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Beaucoup s’accordaient pour le dire. Plus d’un demi-siècle après les indépendances, l’Afrique de l’Ouest semblait bien engagée sur la voie de la démocratie. Alternances dans plusieurs pays, reconnaissance de leur défaite par les perdants, participation importante des citoyens… Certes, tout n’était pas parfait – loin de là –, mais les élections étaient devenues la routine. Le temps des coups d’État, à son apogée entre les années 1960 et le début des années 1990, semblait révolu. Et les images de militaires déboulant en armes dans les palais, puis annonçant à la télévision nationale la mise en place d’un comité à l’acronyme à rallonge, appartenir au passé.

En septembre 2015, le général Gilbert Diendéré ratait son coup contre les autorités de transition au Burkina Faso et rendait le pouvoir, en s’excusant, une semaine seulement après l’avoir pris par la force. Après ce « coup d’État le plus bête du monde », plusieurs observateurs faisaient la même analyse : les putschs militaires ne passent plus en Afrique de l’Ouest.

Et pourtant. Cinq ans plus tard, une série de coups d’État dans des capitales francophones ébranle ce constat.

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