Mali : les raisons de l’offensive de l’EIGS dans la région de Ménaka
Depuis un mois, plusieurs villages des environs de Gao ont été ciblés par les jihadistes de l’État islamique au Grand Sahara (EIGS). Entre 300 et 500 personnes ont été tuées, principalement des civils. C’est le bilan le plus lourd jamais enregistré depuis le début du conflit.
Des chapelets de corps recouverts d’un natte ou d’un bout de tissu, enterrés dans des fosses communes. Des marchés réduits en cendres, des villages pillés et désertés dont les murs portent les stigmates des horreurs passées, impactS de balles et traces de suie. Les rares images qui témoignent des événements sanglants qui frappent depuis le début du mois de mars la région de Ménaka, dans le nord-est du pays, sont terribles. Elles n’en donnent pas moins qu’un aperçu partiel des massacres qui s’y déroulent.
Voilà des semaines que les villages de cette zone dite des « trois frontières », à cheval sur le Mali, le Niger et le Burkina Faso, sont le théâtre des pires massacres de civils qu’a connu le Sahel depuis le début de la crise en 2012.
Nous faisons face à des centaines de combattants qui massacrent des civils et l’armée malienne n’intervient pas
Depuis le 8 mars, les hommes de l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) mènent une série d’attaques meurtrières lors desquelles ils frappent « sans distinction », affirment plusieurs sources locales et humanitaires. Ils ont attaqué successivement les villages de Tamalat, d’Inchinanane ou encore d’Anderamboukane, tuant des centaines de civils.
Face à eux, les combattants du Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia) et du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), groupes armés touaregs loyalistes – réputés proches du pouvoir central -, signataires de l’Accord de paix d’Alger, se battent presque seuls, quasiment sans soutien de l’armée régulière.
Silence des autorités
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