Afrique du Sud : Frederik De Klerk s’estime discriminé et part en croisade contre l’ANC

L’ancien président sud-africain Frederik De Klerk accuse l’ANC de vouloir marginaliser les Blancs. Mais qui l’écoute encore ?

Frederik de Klerk, co-prix Nobel de la paix avec Mandela, a quitté la politique en 1997. © Roger Askew/Rex/Sipa

Frederik de Klerk, co-prix Nobel de la paix avec Mandela, a quitté la politique en 1997. © Roger Askew/Rex/Sipa

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 2 mai 2014 Lecture : 1 minute.

S’est-il trouvé un nouveau combat ? À la veille des élections générales du 7 mai, Frederik Willem De Klerk, le dernier président de l’apartheid, est parti en croisade contre le Congrès national africain (ANC, au pouvoir). "Trop de dirigeants ont tendance à voir dans leur participation au gouvernement un moyen de s’enrichir plutôt qu’une manière de se mettre au service de la population", a-t-il déclaré le 22 avril.

Celui qui reçut le prix Nobel de la paix en 1993 – avec Nelson Mandela – s’oppose en réalité à l’ANC depuis 2012 et l’annonce par le président Jacob Zuma d’une "seconde phase de la transition démocratique", plus ambitieuse, devant favoriser l’accès des Noirs au pouvoir économique, y compris via des dispositions inscrites dans la loi. Or, selon De Klerk, une telle politique, qui s’appuierait sur de nouvelles discriminations raciales, serait contraire à la Constitution. "Les Blancs sont très injustement accusés des triples maux du chômage, des inégalités et de la pauvreté", avait-il réagi à l’époque.

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Défendre les intérêts de la minorité blanche

De fait, son plaidoyer pour le respect de la Constitution est aussi une manière de défendre les intérêts de la minorité blanche. "Les Sud-Africains blancs représentent une part déclinante – bien que toujours surreprésentée – des gestionnaires, agriculteurs, scientifiques et entrepreneurs les plus qualifiés et les plus expérimentés, écrivait-il en mars sur le site de sa fondation. L’ANC veut-il les empêcher d’apporter leur contribution indispensable à notre économie ?"

Malgré ces prises de position, De Klerk, 78 ans, n’est pas véritablement revenu au centre de la scène politique, qu’il a quittée en 1997. Car pour une majorité de ses compatriotes – Noirs et Blancs confondus -, celui qui occupe sa retraite en donnant des conférences à l’étranger (où il est bien plus écouté que dans son pays) appartient depuis longtemps, déjà, au passé.

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