Abdelkader captif de la France : malheur au vaincu
« Un émir à Amboise » (1/4). Alors qu’il continue à réclamer sa remise en liberté, l’émir Abdelkader voit au contraire ses conditions de détention durcies à son arrivée, par une froide nuit de novembre 1848, dans le prestigieux – mais délabré – château d’Amboise.
La nuit est tombée, ce mercredi 8 novembre 1848, lorsque les passagers du paquebot « Ville d’Angers » entrevoient les rares petites lumières qui se dessinent au loin de la ville d’Amboise ainsi que l’imposant château qui la surplombe.
À bord de ce bateau à vapeur qui navigue sur les eaux tumultueuses de la Loire, se trouve un illustre personnage qu’officiers et membres de l’équipage traitent avec un mélange de respect, de déférence et de curiosité : l’émir Abdelkader. Figure de la résistance à l’occupation française, il a guerroyé contre les généraux français pendant 17 ans avant de déposer les armes le 23 décembre 1847.
Conditions de détention effroyables
En échange de sa capitulation, le duc d’Aumale, parlant au nom du roi Louis-Philippe 1er, lui a promis d’exaucer son vœu de finir ses jours à Alexandrie, en Égypte, ou à Saint-Jean d’Acre, en Terre sainte.
Après quatre mois de captivité dans les geôles de Toulon, l’émir et ses proches sont transférés au château de Pau
Mais les vainqueurs n’ont pas tenu leurs engagements. En lieu et place de l’Orient, l’émir et sa suite, constituée de quelque 80 personnes, croupiront dans un vieux château en France.
D’abord à Toulon, au fort Lamalgue puis au fort Malbousquet, où les conditions de détention sont tellement effroyables que plusieurs femmes et enfants, atteints de diverses maladies, y laissent la vie. Après quatre mois de captivité dans les geôles de Toulon, l’émir et ses proches, dont sa mère, âgée de 75 ans, son épouse, ses deux concubines et ses quatre enfants, sont transférés dans la nuit du 28 avril 1848 au château de Pau.
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