Abdelkader aux Amboisiens : « Je pars et je laisse mon cœur auprès de vous »
« Un émir à Amboise » (4/4) Le futur Napoléon III s’engage à honorer enfin la promesse non tenue de la France de libérer Abdelkader. Après une petite tournée parisienne, l’émir fait ses adieux aux Amboisiens. Mais il reviendra.
Le prince Louis-Philippe, président de la République mais pas encore empereur, s’y était engagé depuis des années. Le temps est venu de tenir sa promesse et d’honorer la parole de la France à l’égard de l’émir Abdelkader. Quoi de mieux pour réparer cette injustice que d’annoncer lui-même la nouvelle à l’illustre reclus d’Amboise ? Dimanche 16 octobre 1852, Louis-Philippe arrive au château après un périple dans le Midi de la France.
Dans le grand appartement situé au-dessus de la Tour des Minimes, Louis-Philippe et quatre de ses généraux reçoivent l’émir en compagnie de sa mère Lalla Zohra, de ses deux enfants, de ses proches collaborateurs, ainsi que de l’inséparable et fidèle capitaine Boissonnet. Dans son burnous blanc immaculé, l’émir écoute avec calme et dignité le prince président parler : « Je vous annonce votre mise en liberté. Vous serez conduit à Brousse [dans la Turquie actuelle] dans les États du sultan dès que les préparatifs nécessaires seront faits et vous recevrez du gouvernement français un traitement digne de votre rang […]. Vous avez été l’ennemi de la France, mais je n’en rends pas moins justice à votre courage, à votre caractère, à votre résignation dans le malheur. C’est pourquoi je tiens honneur de faire cesser votre captivité ayant pleine foi dans votre parole. »
Bien s’informer, mieux décider
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