Mali : « Le jour où je me suis rendu à Kidal », par Moussa Mara

Le 17 mai 2014, malgré toutes les voix qui tentent de l’en dissuader, le Premier ministre malien se rend dans la ville du Nord, alors sous le contrôle des rebelles. Il assiste à un bain de sang.

Moussa Mara, ancien Premier ministre d’Ibrahim Boubakar Keïta. © Vincent Fournier pour JA

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Publié le 11 mai 2022 Lecture : 4 minutes.

Ce samedi 17 mai, malgré les mises en garde de la communauté internationale, qui m’avait fortement déconseillé de me rendre à Kidal, mon hélicoptère et celui de ma délégation se sont posés sur la base de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma). Nous n’étions vraiment pas en terrain conquis. La ville du Nord était une enclave occupée par les rebelles indépendantistes du HCUA et du MNLA. Depuis plusieurs jours, il y avait des manifestations hostiles à Bamako. 

Dès notre arrivée, l’accueil fut glacial. Les membres de la mission onusienne me voyaient comme un jeune homme impétueux. Je leur ai présenté le programme de notre journée : visite du camp des Fama et passage par le gouvernorat, symbole de la souveraineté du Mali à Kidal. Vu la situation sécuritaire, je leur ai demandé de mettre à ma disposition des véhicules blindés. Contre toute attente, la Minusma s’y est opposée. Et m’a prié de ne pas sortir du camp pour éviter tout embrasement. 

Hélicoptères Apache

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