Mali : la Minusma peut-elle encore faire son travail d’enquête ?

La multiplication des exactions attribuées à l’armée malienne et aux mercenaires de Wagner souligne la difficulté de la tâche qui incombe à la mission onusienne. Et ce d’autant plus qu’elle est tiraillée en interne.

Des soldats maliens patrouillent avec la force Takuba près de la frontière du Niger dans le cercle de Dansongo, au Mali, le 23 août 2021. Malian soldiers are pictured during a patrol with soldiers from the new Takuba force near Niger border in Dansongo Circle, Mali August 23, 2021. Picture taken August 23, 2021 © REUTERS/ Paul Lorgerie

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Publié le 7 avril 2022 Lecture : 3 minutes.

Entre 200 et 400 morts. Les chiffres, bien qu’encore imprécis, disent l’ampleur de la tuerie qui a eu lieu à Moura, dans le centre du pays, entre le 27 mars et le 1er avril. Durant ces quelques jours, l’armée malienne – accompagnée des mercenaires de Wagner – y a officiellement mené « une opération d’envergure » contre « des groupes armés terroristes ». Mais de nombreuses sources dénoncent un « massacre » lors duquel des civils, en particulier peuls, ont été indistinctement tués.

Très vite, des voix se sont élevées pour réclamer l’ouverture d’une enquête indépendante afin de faire la lumière sur ce qui s’est passé à Moura. Comme souvent dans ce genre de cas, les regards se sont tournés vers la Minusma, la mission de l’ONU au Mali. Avec plus de  12 000 militaires et 1 500 policiers sur le sol malien, la mission de paix onusienne, mise sur pied en 2013, n’est pas une force offensive, insistent ses représentants. Elle ne peut en aucun cas attaquer, ni empêcher une opération de l’armée malienne – ce qui explique sa non-intervention à Moura, alors qu’elle dispose d’une base à Mopti, à une trentaine de kilomètres seulement.

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