Présidentielle sud-africaine : Julius Malema, le troisième homme

À l’occasion des élections nationales et provinciales du 7 mai prochain en Afrique du Sud, Jeune Afrique dresse le panorama des différents acteurs de ce scrutin qui débouchera sur l’élection du président au suffrage indirect.

Julius Malema a fondé son propre parti en octobre 2013. © Alexander Joe/AFP

Julius Malema a fondé son propre parti en octobre 2013. © Alexander Joe/AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 2 mai 2014 Lecture : 2 minutes.

C’est la véritable inconnue du scrutin : quel score réaliseront les Combattants pour la liberté économique (EFF), le parti fondé en octobre 2013 par l’ex-président de la Ligue de la jeunesse du Congrès national africain (ANC), Julius Malema ? Ce n’est certes pas la première fois que le mouvement de feu Nelson Mandela est défié par certains de ses transfuges. En 2009, le Congrès du peuple (Cope), issu d’une scission provoquée par l’aile favorable à l’ancien président Thabo Mbeki, avait tenté sa chance avec des résultats mitigés (7,2 % aux élections générales).

C’est la première fois en revanche qu’un parti bénéficiant d’une importante audience – Malema, avec ses formules à l’emporte-pièce, attire toute la presse nationale à chacun de ses déplacements – essaie de déborder le mouvement de la libération sur sa gauche. Le trentenaire, qui fut exclu de l’ANC pour indiscipline en 2012, propose en effet la saisie sans compensation des terres des grands propriétaires blancs, la nationalisation des mines ou encore celle des banques.

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"Cette élection sera un test, car Malema cible les exclus du système, ceux qui vivent dans les bidonvilles, sont souvent illettrés et s’abstiennent habituellement de voter, explique la journaliste Fiona Forde, sa biographe. On ne peut pas avoir de certitudes sur cet électorat, notamment parce que les instituts de sondage n’arrivent pas vraiment à le prendre en compte."

Malema doit 16 millions de rands pour des taxes impayées

Avec son béret rouge, dont il a fait un symbole de ralliement, Malema tape où ça fait mal. Il traite régulièrement le président Jacob Zuma de "criminel", exploitant le scandale de sa résidence privée de Nkandla et affirmant que, sous sa présidence, le pays est devenu "pire qu’au temps de l’apartheid". Il s’affiche régulièrement aux côtés des mineurs de platine de Marikana, dont la violente grève avait été réprimée dans le sang en août 2012. Pour la première fois de l’histoire de l’Afrique du Sud démocratique, le puissant syndicat des métallurgistes sud-africain (Numsa) a refusé d’appeler ses quelque 338 000 membres à voter pour l’ANC, et Malema espère bien en profiter.

Si son score ne sera sans doute pas suffisant pour obtenir la direction d’une province, il devrait récolter suffisamment de voix pour faire son entrée au Parlement. Reste un dernier obstacle : pour siéger, il faut être en règle avec l’administration fiscale. Or Malema ne doit pas moins de 16 millions de rands (1,1 million d’euros) pour des taxes impayées. Pendant sa campagne, il a pris contact avec le fisc afin de négocier une régularisation.

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