Dans l’est de la RDC, plusieurs villages passent sous le contrôle du M23

Après des affrontements avec l’armée congolaise dans la région de Rutshuru, dans le Nord-Kivu, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont occupé plusieurs localités avant d’annoncer qu’ils s’en retiraient.

Un soldat des FARDC, le 3 avril 2022, à 70 km de Goma, dans l’est de la RDC. © Guerchom NDEBO / AFP

Publié le 10 avril 2022 Lecture : 2 minutes.

« Il y avait des affrontements assez violents autour de la centrale ce matin », dans la zone du parc des Virunga. « La ligne de front est à Matebe », dans le territoire de Rutshuru, province du Nord-Kivu, a déclaré une source au sein de cette réserve.

« Les rebelles du M23 occupent Gisiza, Gasiza, Bugusa, Bikende-Bugusa, Kinyamahura, Rwambeho, Tshengerero, Rubavu et Basare », ils tiennent toujours « Runyoni et Tchanzu », a ajouté Nestor Bazirake, rapporteur des organisations de la société civile du groupement (un groupe de villages) de Jomba.

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L’armée contrôle la cité de Bunagana et le pont Rwanguba, a-t-il indiqué, ajoutant que par « peur » de nouvelles attaques rebelles, « les habitants ont fui vers l’Ouganda, Kiwanja et Rutshuru centre », deux localités congolaises.

« Les habitants ont peur »

La situation était plutôt « calme » dans la localité voisine de Kabindi, mais « les habitants ont peur, certains passent la nuit dans des écoles et d’autres dans la forêt », a témoigné un habitant, Jean de Dieu Uwimana, joint au téléphone depuis Goma, capitale provinciale.

Puis le M23 a annoncé avoir pris la « décision de se retirer, une fois de plus, de ses positions nouvellement conquises (…) pour permettre la prise en charge de ses préoccupations à travers un dialogue franc et fructueux avec le gouvernement » congolais, indique-t-il dans un communiqué.

Le M23 n’a jamais eu l’intention de faire des conquêtes des espaces pour les administrer, a affirmé le mouvement rebelle

Le M23 « n’a jamais eu l’intention de faire des conquêtes des espaces pour les administrer, notre seule motivation est le règlement pacifique de la crise » qui l’oppose au gouvernement de Kinshasa, ajoute-t-on. Il n’était toutefois pas établi à la mi-journée dimanche que le retrait de la dizaine de villages concernés était effectif.

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Le mouvement rebelle a aussi exprimé « son intention de remettre au comité international de la Croix-Rouge tous les [militaires] de l’armée nationale capturés sur la ligne de front en vue d’une prise en charge appropriée ».

Les combats entre l’armée et le M23 avaient repris mercredi après quelques jours d’accalmie. Dans une vidéo daté de vendredi, le porte-parole du M23 a indiqué que le mouvement rebelle avait « riposté vigoureusement » contre l’offensive de l’armée.

Le M23 reproche aux autorités de Kinshasa de ne pas avoir respecté des engagements sur la démobilisation de ses combattants

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Issu d’une ancienne rébellion tutsi congolaise, le M23, aussi appelé « Armée révolutionnaire congolaise », avait été vaincu en 2013 par les FARDC mais il est réapparu en fin d’année dernière, reprochant aux autorités de Kinshasa de ne pas avoir respecté des engagements sur la démobilisation de ses combattants.

Les 28 et 29 mars, il était sorti de ses bastions d’altitude pour venir attaquer des positions de l’armée.

Après deux jours de violents combats, qui avaient provoqué la fuite de plusieurs dizaines de milliers de villageois vers le centre de Rutshuru et vers l’Ouganda, les rebelles avaient déclaré un « cessez-le-feu unilatéral », en affirmant souhaiter « un règlement pacifique de la crise qui (les) oppose au gouvernement ».

(Avec AFP)

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