Maroc-Sahara occidental : États-Unis, Espagne, Allemagne… Comment les États ont évolué
La récente décision espagnole de reconnaître le plan d’autonomie marocain pour le Sahara comme la base la plus solide au règlement du conflit indique une tendance longue, mais qui s’est accélérée. Comment la position des États a-t-elle évolué depuis 1991 sur cette crise sans fin ? Décryptage en infographies.
Publié le 14 avril 2022 Lecture : 2 minutes.
Au 7 avenue Franklin Roosevelt à Rabat, siège du ministère marocain des Affaires étrangères, on compte les points : entre les États qui ont décidé d’ouvrir une représentation consulaire dans le Sahara, ceux qui ont explicitement reconnu la souveraineté marocaine sur ce territoire, et ceux, comme l’Espagne récemment, qui ont décidé de soutenir le plan d’autonomie marocain, les dernières années ont été fastes pour la diplomatie chérifienne, qui plus est sur le dossier prioritaire du royaume.
Alors qu’ils étaient 84 à reconnaître en 1991 la République arabe sahraouie démocratique (RASD), ils ne sont aujourd’hui plus que 31 à le faire. Mais, au-delà de la reconnaissance formelle ou non de la RASD, c’est la position affichée vis-à-vis des négociations qui est signifiante. Et en diplomatie, chaque mot compte.
Ainsi, le « soutien à une solution négociée par l’ONU », qui revient en principe à promouvoir l’organisation d’un référendum au Sahara – l’une des missions de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) –, n’est en réalité que la position la plus consensuelle qui soit sur ce dossier, celle des États qui ne veulent se fâcher ni avec le Maroc ni avec son voisin algérien, principal appui étatique des revendications du Polisario.
Car ceux qui ne s’en tiennent pas à cette prudente position légaliste (Algérie, Afrique du Sud, Botswana, Costa Rica, Cuba, Mexique, etc.) affirment eux explicitement soutenir le référendum d’autodétermination. Manière de rejeter sans le citer le plan d’autonomie marocain proposé en 2007, qui est, de l’avis de plusieurs puissances influentes (les États-Unis, l’Allemagne, la France et désormais l’Espagne, à des degrés divers), la base la plus réaliste au règlement de ce conflit qui dure depuis 1963.
Une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU aura lieu le 20 avril prochain, au cours de laquelle, le représentant spécial pour le Sahara occidental et chef de la Minurso, Alexander Ivanko, et l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, présenteront leur dernier rapport aux 15 membres de l’instance exécutive onusienne.
Pour mieux percevoir la dynamique diplomatique à l’œuvre dans ce dossier qui empoisonne les relations entre Rabat et Alger depuis plusieurs décennies, Jeune Afrique vous propose une carte pour y voir plus clair.