Télévision : Intervilles débarque à Abidjan
Pendant près de quatre mois, l’une des plus célèbres émissions françaises, Intervilles, a posé ses valises à Abidjan. Un programme diffusé par la RTI, qui vient de le vendre à TV5 Monde.
Seules les vachettes n’avaient pas fait le déplacement. Pendant près de quatre mois, l’une des plus célèbres émissions de télévision françaises, Intervilles, a posé ses valises à Abidjan. Après le Maroc et l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire est le troisième pays africain (en plus d’une vingtaine d’autres à travers le monde) à entrer dans l’arène et à décliner, à sa sauce, ce programme cinquantenaire, aussi adulé que décrié.
Pour les non-initiés, tout d’abord, quelques précisions s’imposent. Intervilles, qu’est-ce que c’est ? Un tournoi qui repose sur l’affrontement de plusieurs communes, à raison de deux par émission, lors d’une série d’épreuves à la fois loufoques et physiques. C’est aussi un univers, avec décors gonflables, marionnettes géantes, toboggans, bruitages aux pouet pouet incessants, et une mascotte… la fameuse vachette, dont la spécialité est de "dégommer" les candidats.
En Côte d’Ivoire, tout a commencé il y a neuf mois : Ahmadou Bakayoko, le directeur général de la Radio Télévision ivoirienne (RTI), est à la recherche d’un divertissement qui, comme certains programmes diffusés sur la chaîne publique, pourrait aider, à son niveau, "à la paix et à la réconciliation". Il rencontre Yves Launoy, producteur de l’émission en France avec la société Mistral Production depuis 1998. En novembre 2013, après quatre mois de développement, un contrat de coproduction est signé entre les deux parties. Un mois plus tard, cinq membres du staff français débarquent en terre d’Éburnie, avec trois conteneurs comportant 85 tonnes de matériel, dont 500 costumes et deux piscines. La RTI, elle, mobilise près de 150 personnes, allant des agents de sécurité au directeur artistique, en passant par les techniciens. "Nous avons également fait appel aux compétences internes, explique Ahmadou Bakayoko. Nos équipes ont effectué un réel travail de mise en oeuvre et d’appropriation du format." Et même si le producteur ivoirien refuse de dévoiler le budget consacré à cette énorme machine, il concède qu’il s’agit de "l’un des plus élevés de l’histoire de la RTI".
Dans la version ivoirienne, si certaines épreuves ont été reprises à l’identique, comme "le mur des champions", d’autres ont été adaptées, "en intégrant des éléments plus proches du vécu et de la culture des Ivoiriens". Exit les références à la gastronomie française, place à "la tarte aux fruits de la passion" et à la sauce escargot. Entre les différentes épreuves, l’animation est assurée par un DJ et par des pom-pom girls dansant du coupé-décalé. Et pour qui oublierait quelques secondes que tout cela se déroule en Côte d’Ivoire, les animateurs, Mariam Coulibaly et Yves Aymard, servent de piqûres de rappel. "Mon ami, si tu ne peux pas, faut laisser !" entend-on ainsi lorsqu’un candidat passe un peu trop de temps sur un tapis roulant, afin d’éviter l’inéluctable (dans son cas, du moins…) chute dans la piscine.
Au total, onze émissions – mettant en compétition seize communes d’Abidjan et de l’intérieur du pays – ont été tournées puis diffusées, dès janvier, tous les samedis à 21 heures. "Même si nous n’avons pas encore les analyses d’audience, nous pouvons dire que l’émission a été un succès, notamment parce qu’elle a été très commentée sur les réseaux sociaux", ajoute le producteur Yves Launoy.
Les vachettes n’ont pas pu être mobilisées
Après cette première saison, qui a vu s’imposer en finale – seule rencontre diffusée en direct -, le 29 mars, la ville de Séguéla (Nord-Ouest), les producteurs ivoiriens et français sont déjà prêts à rempiler. "Et les vachettes, qui pour des raisons logistiques et de délais n’ont pu être mobilisées cette fois-ci, feront certainement partie de l’aventure", confie Yves Launoy. En attendant, la chaîne francophone internationale TV5 Monde (reçue par 12 millions de foyers dans 48 pays africains) a annoncé fin mars son intention d’acheter le programme ivoirien et de le diffuser dès juillet prochain. Une réussite pour la RTI, qui lui permettra, selon Ahmadou Bakayoko, "de développer le volet exportation de contenus de son activité et de se lancer, grâce au savoir-faire acquis, dans des projets encore plus ambitieux."
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