Et il est comment le dernier… Florent Couao-Zotti ?

Publié le 11 avril 2014 Lecture : 2 minutes.

Le nouvel opus de Florent Couao-Zotti est présenté comme un polar par les éditions Jigal. Il est vrai que l’on y trouve certaines caractéristiques : un langage cru à la sauce béninoise (un glossaire vient d’ailleurs clore l’ouvrage à l’attention des toubabs), pléthore de dialogues et de rebondissements (quoique l’intrigue ne soit pas très sophistiquée), des armes, des bastonnades, des policiers véreux…

Mais La Traque de la musaraigne est avant tout une histoire d’amour – un amour improbable – qui a pour théâtre les bas-fonds de l’Afrique de l’Ouest, les quartiers chauds et les geôles de Cotonou, les bordels de Porto-Novo, les impasses d’Accra… On y croise des putes et des maquerelles, un truand ghanéen (Jésus Light), un faussaire béninois qui fait de la contrebande depuis le Nigeria et même quelques fondamentalistes venus de là où Boko Haram fait la loi.

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Et puis il y a ce yovo (ce "Blanc") et cette plantureuse Ghanéenne. Lui : Stéphane Néguirec, un Breton rêveur qui, un jour, "laissa tout tomber et se dota de nouvelles ailes", répondant à "ses instincts d’homme sans attache". Direction "un morceau d’Afrique, quelque part dans la moiteur insouciante d’une ville de bord de mer". Cotonou. Elle : Déborah Palmer ; ou Pamela, c’est selon. Une sacrée belle femme qui a arnaqué son homme (le fameux Jésus Light) parce qu’il la battait, a fui avec le butin d’un braquage ayant mal tourné, et s’est mis en tête de trouver un yovo, de le marier et de partir loin. Fuir, elle aussi.

Pour cela, elle a l’argent, qu’elle cache dans une peluche, "des seins pleins, d’une insolence charnue", l’intelligence et, désormais, l’homme – ce crédule de Néguirec, qui n’a rien demandé à personne. Mais elle n’a pas de chance. Déjà poursuivie par ses démons ghanéens, elle choisit le mauvais cheval : voilà plusieurs semaines que Néguirec attise les convoitises, à Porto-Novo, de l’"homme des chapelets", Aladji Brahim, qui entend bien faire fortune en le vendant comme otage à Boko Haram.

S’ensuit une course-poursuite à multiples pistes. Haletante, certes. Mais pas captivante. On a beau monter sur des zem (taxi-moto), emprunter des von (rues dans les quartiers populaires) et croiser le zangbéto (l’esprit vaudou chargé de veiller sur le sommeil), il y a comme un goût de plat réchauffé au four à micro-ondes lorsque vient le moment de refermer ce livre.

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