Bénin : le parc de la Pendjari est la cible d’une nouvelle attaque terroriste
Le nord du pays est de plus en plus régulièrement la cible des jihadistes. Ce lundi, trois personnes y ont encore été tuées, malgré la réorganisation récente de l’état-major béninois.
Lourd bilan pour les forces armées béninoises après une nouvelle attaque survenue dans le parc Pendjari. Au moins trois militaires ont été tués, lundi 11 avril 2022, après l’explosion d’une mine artisanale. Plusieurs personnes ont également été blessées et évacuées dans un hôpital situé près de la ville de Tanguiéta.
Le gouvernement n’a, pour l’heure, pas communiqué sur cette attaque. Cette dernière n’a pas non plus été revendiquée. Mais elle intervient dans un contexte où le Bénin subit de plus en plus d’offensives de groupes jihadistes dans sa région frontalière avec le Burkina Faso. Celle de lundi est la troisième du genre dans la zone depuis le début de l’année.
L’assaut le plus meurtrier a fait neuf victimes, dont un instructeur français, les 8 et 10 février derniers. Habituellement discret, le gouvernement béninois avait alors réagi et annoncé qu’il accélérerait sa stratégie de riposte. Le gouvernement avait assuré qu’il avait doté les forces armées béninoises, « d’importantes ressources financières non seulement pour les équiper, mais aussi pour recruter et former du personnel », sans plus de précisions.
Nouveau chef d’état-major
L’attaque de ce lundi intervient au lendemain de la reconfiguration du haut commandement militaire béninois. Lors du conseil des ministres du 6 avril, le président Patrice Talon a désigné un nouveau chef d’état-major général des armées. Précédemment chef d’état-major de l’armée de terre, Fructueux Gbaguidi est particulièrement attendu sur la question de la lutte contre le terrorisme. Lors de sa récente promotion comme général de brigade, il assurait qu’« aucun centimètre carré du territoire national ne sera[it] conquis par qui que ce soit ». La survenance de l’attaque coïncide également avec l’ouverture, à Cotonou, de la 16e conférence des chefs des services de renseignement et de sécurité des pays membres de « l’initiative d’Accra ».
Réunissant le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo, l’initiative d’Accra est un mécanisme de sécurité coopératif et collaboratif créé en 2017 face à la crainte d’une propagation vers le sud du risque jihadiste, renforcée par le départ de la force française Barkhane du Mali. Il repose sur trois axes dont le partage d’informations et de renseignements, la formation du personnel de sécurité et de renseignement et de la conduite d’opérations militaires conjointes transfrontalières.
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