Bank of Africa : Othman Benjelloun, l’indéracinable ?

Son goût du mystère n’a d’égal que sa soif de développement. À 91 ans, le patriarche de la banque marocaine n’envisage pas du tout de prendre sa retraite, mais la question de sa succession revient avec insistance.

Othman Benjelloun, PDG de BOA, premier investisseur institutionnel au Maroc, présent dans 19 pays africains. Ici, au Forum Chine-Afrique à Marrakech, en novembre 2017. © Jean-Michel Ruiz/CAIF pour JA.

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Publié le 4 mai 2022 Lecture : 7 minutes.

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Banques : un parfum de changement post-Covid

Succession, concurrence, retrait, bataille… Deux ans après le début de la crise sanitaire, le secteur bancaire africain s’apprête à vivre de profondes mutations. En Afrique du Nord tout comme au sud du Sahara, de grands bouleversements se préparent en termes de gouvernance ou encore de rapports de force. Dossier spécial.

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« Il oublie son âge. C’est une information qu’il ne faut pas lui rappeler », confie d’emblée un lieutenant d’Othman Benjelloun. À 91 ans, le deuxième homme le plus riche du Maroc, selon Forbes, continue de présider aux destinées du groupe Bank of Africa (BOA, ex- BMCE BOA), qui a dévoilé à la fin mars de solides performances au titre de 2021.

Avec un résultat net de quelque 2 milliards de dirhams (188 millions d’euros), en croissance de 47 % par rapport à 2020, son groupe se targue même d’un « niveau record jamais atteint », s’agissant des résultats hors-filiales, qui ont représenté 1,5 milliard en 2021.

Othman Benjelloun a toujours été résolument tourné vers le futur. Il se projette en 2030, 2050

Le nom de Bank of Africa a récemment été associé à un scandale : une enquête pour fraude et falsification de documents bancaires dans le cadre de l’affaire Babour Sghir, ce député accusé d’escroquerie via des emprunts et des facilités de caisses pour 30 millions d’euros. Mais la banque entend bien poursuivre sur sa lancée. Cap a d’ailleurs été mis sur le développement dans le royaume et en Afrique subsaharienne, lors de la présentation des résultats. Deux emprunts obligataires doivent servir ces ambitions : l’un d’un montant de 1 milliard de dirhams par appel public à l’épargne, l’autre par « émission inédite » d’un social bond pour 500 millions de dirhams.

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