Afrobaromètre : hommes-femmes, le choc des égaux en Afrique

Scolarisation, divorce, héritage… Les discriminations entre les sexes ont tendance à régresser. Sinon dans les faits, du moins dans les mentalités, selon une enquête d’Afrobaromètre.

Des Tunisiennes ayant exercé leur droit de vote, en novembre 2011. © AFP

Des Tunisiennes ayant exercé leur droit de vote, en novembre 2011. © AFP

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 8 avril 2014 Lecture : 2 minutes.

C’est bien connu, il y a souvent loin du discours aux actes. Mais peut-être davantage encore lorsqu’il est question de lutte contre les discriminations à l’encontre des femmes. L’organisme Afrobaromètre, qui coordonne une série de sondages dans 34 pays du continent, a publié le 27 mars une enquête sur le sujet, réalisée auprès de 50 000 personnes.

Certes, globalement les Africains – hommes et femmes, tous pays confondus – se disent à 72 % favorables à l’égalité entre les sexes. Un chiffre en progression de 5 % par rapport à une précédente enquête effectuée dans 15 pays en 2002. Mais à y regarder de plus près la réalité est moins reluisante en Afrique du Nord, où seuls 50 % des sondés se disent prêts à accepter que des femmes accèdent à des fonctions dirigeantes, contre 69 % en Afrique de l’Ouest et 74 % en Afrique de l’Est. Sur certains sujets, comme le divorce ou l’héritage, les mentalités nord-africaines restent très conservatrices.

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Dans leur vie quotidienne, les Africaines se heurtent toujours à de nombreuses discriminations. Ainsi, 40 % des sondés estiment que les femmes sont traitées de manière inéquitable par leurs employeurs, 33 % affirmant qu’elles sont également lésées dans leurs droits face à la justice ou à la police. La palme de la discrimination revient aux chefs et autres leaders traditionnels, qui, pour 41 % des personnes interrogées, font preuve d’iniquité, notamment en Côte d’Ivoire (selon 60 % des sondés), au Maroc (59 %) et au Mali (57 %).

88% de taux de satisfaction à Maurice

En Afrique de l’Ouest, le taux de scolarisation des femmes est de 10 % inférieur à celui des hommes. Pour les études supérieures, c’est l’Afrique du Nord qui est à la traîne, avec un écart de 7 % en défaveur des étudiantes.

Motif d’espoir peut-être, la réduction des inégalités hommes-femmes est, à en croire 59 % des sondés, un objectif que leurs gouvernements prennent plutôt bien en compte. Un taux de satisfaction qui atteint 88 % à Maurice, champion du continent des politiques antidiscriminatoires, et 81 % au Liberia, présidé par Ellen Johnson Sirleaf. L’Égypte et le Nigeria sont quant à eux en queue de peloton : 65 % de leurs ressortissants interrogés estiment qu’ils n’encouragent pas suffisamment la promotion des femmes et leur accès à l’autonomie.

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