Hôtellerie : du Maroc au Rwanda, une reprise touristique à plusieurs vitesses

Réouverture des frontières, allègement des protocoles sanitaires…  En Afrique, le secteur hôtelier respire enfin.  

L’hotel Radisson Blu de Kigali (Rwanda). © Vincent Fournier/JA

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Publié le 7 mai 2022 Lecture : 2 minutes.

Avec un taux d’occupation de 51,5 % en 2021, contre à peine 15,7 % en 2020, les marques du groupe Marriott implantées dans la zone Afrique-Moyen-Orient relèvent la tête. Le début de l’année 2022 semble confirmer ce rebond : selon l’Organisation mondiale du tourisme, le continent a enregistré en janvier 2022 une hausse de 51 % des arrivées internationales par rapport à l’année précédente. Un bon signe, donc, même si l’on est encore loin des niveaux d’avant la crise (-69 % par rapport à janvier 2019).

« Les gens ont tellement souffert du manque de liberté et de voyages que les destinations du bassin méditerranéen, comme Hammamet et Agadir, marchent très bien », assure ainsi Reda Faceh, vice-président Afrique du Nord et Afrique de l’Ouest d’Accor.

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Quant au tourisme d’affaires, si son horizon s’éclaircit avec la reprise des conventions, congrès et autres conférences internationales, il est un peu plus lent à repartir. Ainsi à Hammamet, Sami Riahi, directeur des ventes et du marketing au Radisson Blu Resort & Thalasso, s’attend à une reprise de la clientèle d’affaires internationale surtout à partir de septembre.

Sauvés par le marché intérieur

Tout comme la reprise n’est pas uniforme, la crise n’a pas affecté toute l’hôtellerie africaine de la même façon. Au Maroc où les frontières ont été longuement fermées à deux reprises pour freiner la pandémie, le secteur n’a pas sombré.

« Casablanca, qui est une ville d’affaires, a beaucoup souffert. Mais Marrakech et les villes balnéaires du Nord ont enregistré des taux de remplissage tout à fait satisfaisants », explique Ramsay Rankoussi, vice-président de Radisson en charge du développement Afrique et Turquie. « Comme le Maroc était fermé sur lui-même, les étrangers ne pouvaient certes pas rentrer, mais les Marocains ne pouvaient pas sortir non plus ! Il y a donc eu une énorme demande domestique sur les destinations comme Agadir, Al Hoceïma ou Taghazout », poursuit-il.

Même chose en Afrique de l’Ouest, où la clientèle d’affaires est largement dominante. D’après une étude de Proparco, la région « a pu garder une dynamique intra-régionale car les frontières étaient ouvertes », indique Ramsay Rankoussi. Wayne Troughton, PDG du cabinet HTI consulting, place ainsi Abidjan, Accra et Lagos en tête des marchés les plus résilients.

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L’essor des offres de loisir

D’autres destinations de pur loisir, comme les Seychelles ou Zanzibar, ont enregistré des performances record en 2020-2021. En revanche, en Afrique australe et en Afrique de l’Est, les pays comme le Kenya, le Rwanda et l’Afrique du Sud, qui avaient parié sur le tourisme d’affaires international, ont été très lourdement affectés par l’annulation des événements, indique l’analyste qui ne prévoit pas de reprise complète avant 2024.

Un constat qui a provoqué une décision stratégique chez Radisson : « Sur le continent africain, nous étions fortement positionnés sur des hôtels de congrès ou d’affaires, situés dans les principaux centres urbains. Or la crise a démontré qu’il existait d’autres marchés complémentaires. Désormais, nous nous positionnons également sur des offres de loisir », détaille Ramsay Rankoussi, selon lequel sept des onze nouveaux établissements signés par le groupe en 2021 au Maroc sont des hôtels balnéaires, « ce qui change radicalement le positionnement de Radisson sur le marché local ».

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