Sénégal : la déclaration choc de Karim Wade face à la Crei

En détention depuis près d’un an, Karim Wade, ex-ministre et fils de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade, passe à l’offensive. Dans une déclaration, mercredi, il a clairement dénoncé les agissements des magistrats de la Crei et leurs accusations qualifiées de « politiques ».

L’ex-ministre sénégalais, Karim Wade. © AFP

L’ex-ministre sénégalais, Karim Wade. © AFP

Publié le 10 avril 2014 Lecture : 2 minutes.

Incarcéré dans le cadre d’une enquête sur son patrimoine diligentée par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), Karim Wade a saisi le Groupe de travail sur la détention arbitraire, un organisme dépendant du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. Selon l’un de ses proches, il s’agit "d’internationaliser" son combat à l’approche du premier anniversaire de son incarcération, le 17 avril 2013, et d’alerter l’opinion sur son statut d’"otage politique". Une plainte contre l’État sénégalais a donc été déposée par ses avocats au siège de l’organisme, à Genève, le 1er avril. Mais ce n’est pas tout.

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Lors d’une confrontation aux magistrats de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), mercredi 9 avril, Karim Wade a lu une déclaration incendiaire avant de se murer dans le silence. Un texte mûrement réfléchi avec ses avocats qui a ensuite été rendu public. L’ancien ministre y "constate à nouveau que la commission d’instruction de la Crei persiste dans la violation de [ses] droits de la défense et plus particulièrement de l’article 105 du Code de procédure pénale qui dispose que le dossier complet doit être mis à la disposition de [ses] avocats au plus tard 24 heures avant [son] audition", ce qui ne fut, selon lui, jamais le cas.
 
"Au delà de [cela], je ne peux collaborer à la violation de mes droits (…), poursuit-il. Vous êtes radicalement incompétents car vous n’êtes pas mes juges. Je relève de la Haute Cour de Justice qui est seule compétente pour m’entendre ainsi que les présumés complices et témoins."

"Menaces" et "chantages"

Et Karim Wade d’attaquer de plus belle : "Les poursuites contre moi sont politiques et fantaisistes. (…) Je dénonce les agissements inacceptables en République, du Procureur spécial, de son substitut et de la Section de recherches de la gendarmerie au moment de l’enquête préliminaire, à savoir : les menaces sur les témoins ; les chantages sur les témoins pour leur dire : "accuser Karim Wade, charger Karim Wade et on vous laisse en paix, sinon on vous enverra en prison (y compris des personnes que je ne connaissais pas) ; les gardes à vue intempestives de témoins dans le but de les fragiliser ; les menaces sur les employés à mon service au cours de l’enquête préliminaire dont le seul tort est de m’être restés fidèles ; l’emprisonnement et la détention arbitraire de personnes ayant résisté à leurs intimidations et ayant refusé de m’accuser (…)."

Et de conclure : "Je doute que toutes ces informations aient pu être portées à la connaissance du président Macky Sall, qui probablement, comme une certaine opinion, a été victime d’une grande manipulation et d’une campagne d’intoxication. (…) Je ne réponds donc à aucune de vos questions."
 

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