RDC : « C’est facile d’accuser Kabila de tous les maux, mais Tshisekedi a-t-il fait mieux que nous ? »

Crise au sein du FCC, composition de la Ceni, candidature à la présidentielle… Un an après sa nomination à la tête de la plateforme pro-Kabila, Raymond Tshibanda a accepté de répondre à Jeune Afrique.

Raymond Tshibanda, ancien ministre des Affaires étrangères de RDC sous la présidence de Joseph Kabila. © Camille Millerand pour JA

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Publié le 15 avril 2022 Lecture : 4 minutes.

Il ne parle pas tous les jours à Joseph Kabila mais presque. Il y a seize mois, Raymond Tshibanda s’est vu confier la lourde charge de reconstruire le parti de l’ancien président, une formation anéantie par la rupture du pacte qui la liait à Félix Tshisekedi et dépecée après le départ de nombreux cadres dans le camp rival.

Pourquoi a-t-il été choisi pour conduire le Front commun pour le Congo (FCC) en ces temps tumultueux ? C’est sans doute sa loyauté, sa discrétion et son âge (aujourd’hui 71 ans), qu’il croit synonyme de sagesse, qui lui valent la confiance du chef, avance-t-il.

Souvent en retrait, Raymond Tshibanda compte ses mots et ses prises de parole. Comment la plateforme d’opposition se relève-t-elle ? Quelles alliances est-elle prête à nouer ? Quel candidat se choisira-t-elle pour 2023 ? À un peu plus d’un an et demi de la prochaine présidentielle, l’ancien ministre des Affaires étrangères a accepté de répondre à Jeune Afrique.

Jeune Afrique : Lorsque vous avez été nommé à la tête du comité de crise du FCC, en décembre 2020, cela ne devait être qu’une situation intérimaire. Cela fait maintenant plus d’un an… Pourquoi tant de temps ? 

C’est vrai, nous avons été nommé pour gérer la crise ouverte après le renversement de notre majorité au Parlement. Mais cette crise s’est avérée plus profonde que soupçonnée, il nous a fallu du temps. Nous ne voulions pas faire du rafistolage, nous voulions véritablement refonder le FCC.

Avez-vous été surpris de voir votre majorité renversée ? 

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Oui, il faut le reconnaitre. Nous ne nous attendions pas à ce que la Constitution soit à ce point violée par celui qui est censé la défendre, à savoir le chef de l’État. La corruption, les menaces… Détourner une majorité octroyée à un camp politique par le peuple à l’aide de pratiques très peu recommandables, nous étions loin d’imaginer une chose pareille.

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