Amira Bouraoui : citoyenne anti-système

Amira Bouraoui, 38 ans, médecin gynécologue, membre du mouvement Barakat !

La militante algérienne Amira Bouraoui. © Louiza Ammi pour JA.

La militante algérienne Amira Bouraoui. © Louiza Ammi pour JA.

FARID-ALILAT_2024

Publié le 14 avril 2014 Lecture : 1 minute.

Du défoulement sur Facebook au militantisme dans la rue, en l’espace de quelques semaines, elle est sortie de l’anonymat du réseau social, dont elle est une activiste assidue, pour devenir la figure de proue du mouvement Barakat ! ("Ça suffit !"), qui s’oppose frontalement à un quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Déjà, en février 2011, en participant aux manifestations organisées à Alger après la chute des présidents tunisien et égyptien, Amira Bouraoui avait découvert les arrestations musclées, suivies de petits séjours dans les commissariats, pour avoir osé réclamer la fin du "système". Il en fallait plus pour la dissuader de donner de la voix contre les dirigeants de son pays, qu’elle qualifie allégrement d’"incompétents, de corrompus ou de carriéristes". Avant de conclure : "Je suis une citoyenne révoltée." Fille d’un haut gradé de l’armée, qui dirige une clinique de cardiologie sur les hauteurs d’Alger, elle-même médecin gynécologue exerçant dans un hôpital public, mère de deux enfants, Amira Bouraoui est à l’image de cette nouvelle génération qui revendique l’accès aux postes de responsabilité trustés par l’ancienne génération, celle qui a fait la guerre d’Algérie. Elle aspire à vivre dans un État de droit, dans une Algérie enfin libre, moderne et démocratique. Doté d’un bagout insolent, aussi à l’aise en français qu’en arabe, ce petit bout de femme ne craint ni les menaces, ni les arrestations, ni les sobriquets dont l’affublent désormais ses détracteurs. "Nous sommes des citoyens, que certains pensaient morts ; nous n’étions qu’en convalescence d’une période douloureuse, dit-elle. Nous réapprenons à marcher, nous apprendrons à courir pour le bien de notre pays, le respect des lois et de la République. L’Algérie n’est ni une monarchie ni une dictature. Ce n’est pas pour ce résultat que tant d’Algériens ont donné leur vie."

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