Algérie : Feriel Ghanem, rose des sables chez Sonatrach

Feriel Ghanem, 36 ans, ingénieur-géologue chez Sonatrach.

Feriel Ghanem, ou l’amour du désert. © Louiza Ammi pour J.A.

Feriel Ghanem, ou l’amour du désert. © Louiza Ammi pour J.A.

Publié le 11 avril 2014 Lecture : 1 minute.

Ingénieur-géologue depuis 2005, elle n’est pas peu fière d’être la seule mud logger ("collecteuse de boue") de Sonatrach, c’est-à-dire la seule géologue chargée de la collecte et de l’étude d’échantillons sur les forages. Relevant de la division amont de la société nationale des hydrocarbures, direction contrôle et surveillance, Feriel Ghanem, alias Mimi, est en effet l’unique femme du groupe à travailler sur les puits de pétrole ou de gaz en cours d’exploration ou de développement. Un isolement total (les chantiers se situent en moyenne à 200 km des centres de vie dans l’immensité désertique), des températures élevées (50 °C en moyenne en journée et – 5 °C les nuits d’hiver), un contact permanent avec des produits hautement toxiques et, depuis l’attaque contre le site gazier de Tiguentourine, une exposition au risque terroriste…

Ses conditions de travail sont extrêmement pénibles, pour un salaire mensuel de 130 000 dinars (un peu moins de 1 300 euros). "C’est certes sous-payé, mais ma motivation est ailleurs", dit-elle. Et cet ailleurs, c’est l’amour du Sahara, qu’elle a découvert en 2006, lorsque, diplômée de l’université des sciences et de la technologie Houari-Boumédiène, elle est recrutée par le plus important bureau d’études public spécialisé dans les grands travaux d’infrastructures et affectée au projet de la transsaharienne, sur le tronçon Timiaouine-frontière malienne. Séduite par le désert, elle prend conscience que le seul moyen d’y vivre est d’être recrutée par Sonatrach, où elle postule à la surveillance des forages et qui la recrute en juin 2010. L’ambiance machiste qui règne sur les bases de vie et les chantiers la contraint, dit-elle, à "castrer" sa féminité, à affirmer son autorité de responsable d’équipe et à tenir ses distances avec les rares personnes qui partagent sa vie professionnelle. Douze heures de travail quotidien, au rythme de quatre semaines d’astreinte pour quatre semaines de repos dans son Alger natal. Dur, dur… Mais l’amour du désert est plus fort que la fatigue.

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