MTN, Airtel et M-Pesa doivent-ils craindre l’effet Wave ?

Les trois opérateurs ont choisi de séparer leur activité mobile money pour attirer des investisseurs extérieurs. Mais selon certains spécialistes, le modèle low-cost de Wave pourrait mettre à mal leurs objectifs de valorisation.

Une cliente utilise la solution de mobile money proposée par l’opérateur MNT, à Accra, au Ghana, en avril 2021. © Nipah Dennis/Bloomberg via Getty

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Publié le 15 avril 2022 Lecture : 4 minutes.

Jusqu’ici, tout va bien. Le mobile money et les services financiers digitaux ont tout pour devenir la nouvelle poule aux œufs d’or des opérateurs à travers un continent qui compte 184 millions de portefeuilles actifs et dont le volume total des transactions en 2021 a dépassé les 700 milliards de dollars (+39 % par rapport à 2020) selon les derniers chiffres publiés par l’association GSMA sur le secteur. Mais qu’en sera-t-il si Wave essaime son modèle low-cost au-delà de l’Afrique de l’Ouest ? Et si des services similaires se lançaient en parallèle ?

Pour certains analystes du secteur comme Jean-Michel Huet, associé au sein du cabinet de conseil BearingPoint et spécialiste de la tech en Afrique, cette dynamique aurait un effet néfaste sur les tentatives de valorisations des services comme MTN MoMo ou Airtel Money qui tentent actuellement d’attirer des investisseurs étrangers et dont les espoirs se chiffrent en milliards de dollars.

Valorisations records

Pour rappel, MTN MoMo dirigé par Ralph Mupita espère depuis 2021 pouvoir atteindre une valorisation de six milliards de dollars (près de 57 millions d’utilisateurs actifs) d’ici à 2023. L’opérateur panafricain attendait pour ce faire l’attribution de sa licence au Nigeria qui a justement été validée mi-avril 2022.

De son côté Airtel Money, qui revendiquait 25,7 millions d’utilisateurs au 31 décembre 2021 et qui contribue à hauteur de 11,6 % au chiffre d’affaires du groupe en Afrique, a déjà réuni 500 millions de dollars auprès de Mastercard, Qatar Investment Authority (QIA) et le fonds The Rise de TPG.

La guerre des prix fait fondre les marges

Quant à l’opérateur Vodacom, qui détient 50 % de M-Pesa aux côtés de Safaricom, son directeur général Shameel Joosub a indiqué en mai 2021 qu’il souhaitait ouvrir une partie du capital à de nouveaux investisseurs pour booster le développement de la plateforme aux plus de 50 millions d’utilisateurs actifs. Mais une donnée pourrait gripper la dynamique : la dépendance trop forte de l’industrie aux frais de transaction et aux prix.

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